Blason et Contre-blason

Blason et Contre-blason

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"Le blason apparaît au milieu du XVème siècle, comme une surgeon tardif du "dit" médiéval. Mais il se trouve qu'à Ferrare où le ressuscite Marot, exilé vers la fin de 1535, il va prendre la forme exclusive de l'éloge (ou inversement du vitupère, comme on dit à l'époque) du corps féminin. Pendant une quinzaine d'années, les poètes français rivalisant avec Marot, vont faire rêver sur les beautés du corps de leurs belles amies réduit à l'absolu d'un détail qui devient monde. Car il n'y a blason que d'une partie du corps ou d'un accessoire de sa parure (épingle ou miroir) mais beaucoup plus rarement de l'ensemble (le corps promis à la mort)." Roland Antonioli, Le corps de la femme : du blason à la dissection mentale (CEDIC, Université de Lyon).

Forme

Le blason ne suit pas de règle fixe. A l'époque de Marot, il est généralement bref, en rimes plates, en octosyllabes ou décasyllabes. D'habitude, on s'adresse directement à la partie du corps célébrée en empruntant le modèle rhétorique de l'apostrophe.

Thématique

En fait, 4 tons différents peuvent être empruntés :
- le ton sensuel et voluptueux,
- le ton grossier ou grivois,
- le ton courtois ou pétrarquiste,
- et enfin le ton spirituel, néoplatonicien ou ficinien.
Quand le ton grossier est utilisé et qu'on tombe dans le dénigrement satirique, on parle alors de contre-blasons. Dans tous les autres cas, on parle de blasons.




 

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