Le conte traditionnel est certainement le plus connu de tous. Au départ il s’agit d’une histoire racontée oralement où la magie, les fées, les sorcières et les hommes sont mis en relation, où les animaux sont dotés de parole et dialoguent avec les humains qui, comme les objets, peuvent se métamorphoser. Par ailleurs, appelés aussi conte de fées, ces récits mettent en scène ces femmes dotées d’un pouvoir magique, tantôt bénéfique, tantôt maléfique. Elles endossent alors un rôle particulier, elles incarnent une conscience morale, un jugement divin qui met à l’épreuve le libre arbitre des personnages, récompensés ou punis selon leurs actions vertueuses ou mauvaises.
Le succès des contes n’est pas un phénomène essentiellement occidental. Les contes orientaux et notamment Les Mille et Une Nuits ont considérablement influencé ce genre.
En Europe, le conte merveilleux connaît un regain d’intérêt. Ces récits anonymes sont rassemblés dès le XVIIe siècle par le français Charles Perrault (1628-1703). Au XIXe siècle ces contes sont repris en Allemagne par les frères Grimm puis et au Danemark par Hans Christian Andersen (1805-1875), le père de La Petite Sirène. En Italie, Carlo Collodi (1826-1890), le créateur de Pinocchio, reprend les contes de Perrault en italien. En Irlande, c’est sous la plume de W.B. Yeats (1865-1939) que les contes irlandais, publiés en 1897, connaissent un succès considérable. Le Russe Alexandre Afanassiev (1826-1871), grand admirateur de Grimm, réunit à son
tour des récits de tradition populaire russe qu’il publie entre 1855 et 1863 sous le titre de Contes populaires russes.
Le conte philosophique emprunte, dans la forme, les caractéristiques du genre traditionnel. A travers le merveilleux qu’il met en scène, il soulève une réflexion critique. Dans la veine de l’esprit du XVIIIe siècle, le conte sert à remettre en cause les institutions, de critiquer la tradition et de dénoncer les abus.
Le conte fantastique connaît un essor considérable au XIXe siècle où les termes « conte » et « nouvelle » sont souvent indissociables.
Le terme « conte » se justifie par l’intrusion du surnaturel dans le quotidien, mais aussi par la présence d’un personnage narrateur qui relate les événements dont il a été lui-même le témoin. C’est donc à la première personne qu’est le plus souvent mené le récit, qui suit une évolution proche du conte traditionnel.
Dès la fin du XVIIIe siècle, l’Allemand Ernst Th. Amadeus Hoffmann (1776-1822) offre un modèle de conte fantastique. En Irlande, l’auteur Le Fanu (1814-1873) apparaît lui aussi comme un maître du genre notamment avec sa nouvelle Carmilla. Charles Dickens (1812-1870) participe aussi à cette littérature, plus précisément avec ses Contes de Noël. L’intérêt porté au conte fantastique se poursuit au XXe siècle avec des auteurs tels que Mikhaïl Boulgakov (1891-1940) en Russie et son célèbre conte intitulé les Œufs fatals, que l’on pourrait qualifier de conte philosophique. Et enfin l’Italien Tommaso Landolfi (1908-1979) et sa surprenante nouvelle
fantastique La Femme de Gogol.
Le conte gothique trouve sa place aux côtés du conte fantastique. Il s’inspire de la production littéraire, essentiellement romanesque, de la fin du XVIIIe siècle anglais à qui il emprunte l’univers sombre des châteaux éloignés et le thème du fantôme qui hante les lieux. Dans les années trente, Karen Blixen s’en inspire et compose en anglais Sept Contes gothiques, qu’elle publie en 1934 sous le pseudonyme masculin de Isak Dinesen. L’année suivante ses contes sont traduits en danois sous le titre de Contes fantastiques.