Le roman courtois

Le roman courtois

article

(En France, de 1150 à 1250 environ)

Origines du roman courtois.

- Sujets, style, procédés d'invention, images, types de personnages:
Les grands récits, mythologiques ou historiques, de l'Antiquité (l'Enéide, de Virgile, les Métamorphoses d'Ovide, la Thébaïde de Stace) fournissent

- Les thèmes des récits Histoires et légendes d'origine celtique, baignées de merveilleux païen et de ferveur chrétienne, diffusées par les bardes gallois sont présents dans le Roman de Tristan et les romans de Chrétien de Troyes.

- L'influence du roman grec, notamment sur le roman la Fille du Comte Pontieu, sur les romans idylliques Floire et Blancheflore et Aucassin et Nicolette.
Le seul roman grec connu (sous forme de traduction latine principalement) au moyen âge est Apollonius de Tyr.

- L'influence de la littérature byzantine et orientale. Aimon de Varennes déclare avoir ramené de Philoppopoli le sujet de son Florimont (1188). Influence des Mille et une nuits sur l'Eracle de Gautier d'Arras.

- La Poésie lyrique musicale qui exalte la fin'amor.

Les romans courtois:

- La triade classique: Le Roman de Thèbes (vers 1150). Enéas (vers 1160). Benoît de Sainte-Maure,
- Le Roman de Troie (vers 1160).
- Le roman breton: Béroul et de Thomas (contemporain ou légèrement antérieur), Tristan et Iseult (1170-1190). Chrétien de Troyes (1135-1181), Erec et Enide (1170), Cligès (1176), Lancelot, ou le Chevalier de la charette (1177-1181), Yvain, ou le Chevalier au lion (id.), Perceval, ou le Conte du Graal (amorcé après le 14 mai 1181).
- Le roman byzantin: Gautier d'Arras, Eracle (peu après 1164), Ille et Galeron (peu après août 1167).
- Le roman idyllique: Floire et Blancheflore (1170) Aucassin et Nicolette (premier tiers du XIIIe siècle).

Description:

C'est un récit de longue haleine souvent en vers octosyllabiques à rimes plates, écrit par un clerc, mettant en scène des exploits de chevaliers et des aventures amoureuses.

Le héros est un preux: l'amour est la grande affaire de sa vie.
Le roman reflète une vie de cour délicate, à l'abri du besoin, et exprime une conception aristocratique de l'amour (la fin'amor). Il s'adresse à un public cultivé, et plus particulièrement aux dames. Le texte est lu, à haute voix, en petit comité, dans la chambre des dames. Il invite à l'évasion : la chanson de geste prenait son inspiration dans la "matière de France", le roman se nourrit de la "matière antique" (la "triade classique") et de la "matière de Bretagne" (Tristan, les romans de Chrétien de Troyes).
La naissance de ce nouveau genre est à mettre en rapport avec une évolution de la société, caractérisée notamment par l'influence grandissante des femmes et le développement de l'éthique courtoise.
Il incarne un rêve de bonheur, un sentiment de force, la volonté de triompher d'un mal.
Il a pour fonction sociale de sceller, par le moyen d'une adhésion à un ensemble de valeurs (de beauté et de sentiments) la communauté de la cour (Zumthor 1972).

Evolution:

- La prose (XIIIe).
L'octosyllabe est au Moyen Âge la forme poétique la moins marquée.
C'est la prose du XIIe siècle. Le glissement vers la prose proprement dite se fera au XIIIe siècle, la prose sera alors l'une des caractéristiques du genre romanesque.
Les romans en vers du XIIe siècle constituent un trésor où puiseront les romans en prose jusque dans le XVIe siècle.
Mais le vers résiste dans le roman.
La prose fait son apparition dans le roman au XIIIe siècle, mais à la fin du XIVe siècle encore, Froissart rime son Méliador sur le modèle hérité de Chrétien de Troyes.

- L'évolution du genre.
Le roman connaît une évolution et une diversification, prenant des couleurs diverses, réaliste avec le Roman de la rose de Jean Renart, allégorique et didactique avec le Roman de la rose (vers 1230) de Guillaume de Lorris et de Jean de Meun (1270-1285), mystique et religieux avec la Quête du saint Graal et les grands ensembles cycliques en prose , le Didot-Perceval et le Lancelot- Graal.
Le roman courtois imprègne de ses thèmes les dernières chansons de geste.
Les romans de chevalerie des XVe et XVIe siècles sortirent de la plume des compilateurs.
Mais, dès 1230-1260, l'"aventure" a perdu son sens existenciel, elle se réduit soit à un enchaînement de symboles (la Quête du Graal) soit à une suite d'anecdotes curieuses.
La fiction romanesque médiévale a peu de traits communs avec celle qui prévaudra dans des récits ultérieurs. Elle est tournée sur elle-même, sans souci de refléter autre chose que ses propres jeux.


Source: http://poete.rebelle.free.fr/poetique/roman_courtois01.html




 

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