Le Baroque: résumé

Le Baroque: résumé

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Les origines du baroque.
Si l’on veut comprendre l’esthétique du baroque, il faut d’abord s’intéresser aux origines du mot lui-même. Le terme qualifiait, en portugais, " une perle irrégulière ". La période du baroque s’étend vraisemblablement de 1570 à 1665, date à laquelle on a préféré le classique Claude Perrault à l’architecte italien, Le Bernin, pour la construction du Louvre.

A l’image de cette perle irrégulière, le baroque a tendance à se plaire dans le mouvement. En architecture, les colonnes laissent place aux courbes et aux trompe-l’œil. En littérature, les auteurs utilisent les mêmes effets, recherchant ce mouvement qui déplace les lignes et les mots , comme un univers étoilé sans cesse en mutation.

L’exemple le plus frappant de cette vogue est celui de Giambattista Marino (dit Le Cavalier Marin), qui affirme que celui " qui ne sait étonner mérite l’étrille ". L’auteur s’amuse à nous dérouter par le simple plaisir de l’écriture et avec cette volonté de traduire une liberté créatrice. C’est véritablement l’une des grandes différences que l’on peut établir entre le baroque et les autres courants littéraires , régis selon des règles strictes et précises. Les auteurs baroques comme Cyrano de Bergerac illustrent cette esthétique des courbes et de la surprise.

Mais il serait superflu de définir le baroque tel quel. Car sous cette apparente liberté se cache une appréhension et une conscience aiguë de la mort.

L’Histoire et l’illusion dans le baroque.
François de Malherbe
La naissance du baroque correspond à une période tragique et meurtrière de notre histoire. Les conflits civils, les guerres de religion, la Fronde mais aussi les famines, les révoltes populaires et les répressions ont teinté notre mémoire d’images sombres et terribles.

L’exemple le plus représentatif de cette angoisse et de cette violence est vraisemblablement Les Tragiques, d’Agrippa d’Aubigné (1552-1630). De nombreux auteurs insistent sur le tragique de la vie. Cette prise de conscience fera couler beaucoup d’encre et se traduira par de magnifiques images comme l’eau en mouvement ou la bulle fugitive. Bel exemple que celui du poème (sans titre) de Chassignet où le poète s’interroge sur l’existence : " Qu’est-ce de vostre vie ? une bouteille molle…un mensonge frivole…un songe, une fumière ".

Ainsi se colle à cet âge baroque, frivole et libre, un profond désespoir et une grande mélancolie . L’homme est perçu comme un être éphémère, fragile et voué à une mort certaine. Une sensibilité qui s’exprime sous plusieurs formes : un baroque noir avec Malherbe dans Aux Ombres de Damon : " La Parque également sous la tombe nous serre,/ / Et les mieux établis au repos de la terre // N’y sont qu’hostes et passagers ".

Mais aussi, un baroque brodé d’une fausse gaîté : " Cette saison me plaist, j’en ayme la froideur ; // Sa robe d’innocence et de pure candeur // Couvre en quelque façon les crimes de la terre ", L’Hiver des Alpes de Saint Amant.

Enfin, un théâtre des apparences se jouant de la vie grâce au travestissement et au paraître. Citons pour exemple L’Illusion Comique de Corneille ou le théâtre élisabéthain de Shakespeare. Pour eux, le monde est une scène de théâtre, une pure illusion jouée, un univers fantastique.

Loin de vouloir surmonter cette période noire du baroque, certains poètes se plaisent à la décrire et s’y plongent avec enchantement. Ils imaginent des êtres non plus vulnérables et finis, mais irréels, des êtres de fumée et de flammes, c’est-à-dire, libres et insaisissables. Le baroque, c’est cette variété indomptable, libre et contradictoire.

Liberté et religion.
Eglise baroque
Comme cette perle irrégulière à l’origine du baroque, l’inconstance prend sa source dans les bras de Protée. Ce personnage représente véritablement l’homme baroque. Figure emblématique de la métamorphose et de l’inconstance, l’image de Protée sera utilisée différemment, selon les aspirations et les peurs de chacun.

De ce fait, naît une double inconstance . La noire, lourde et sombre, et la blanche, sensiblement plus douce et légère. Le poète baroque qui adhère à ce double volet, exprime à travers ses œuvres ce refus de se fixer ou de se lier à quoi que ce soit. Citons par exemple Corneille dans cette réplique d’Alidor : " Je veux la liberté dans le milieu des fers, // Il ne faut point servir d’objet qui nous possède ; // Il ne faut point nourrir d’amour qui ne nous cède. "

Une inconstance traduite par les mots et cultivée dans la littérature. Cette aspiration au changement s’imprime aussi dans le comportement de chacun : goût affirmé pour la pluralité des partenaires et pour le péché.

Qui dit changement, désirs divers, dit aussi quête perpétuelle et vaine. L’aspiration à la liberté et aux délices se transforme vite en une prise de conscience. L’homme n’est rien et il ne peut saisir cette liberté qu’il revendique tant.

Ainsi, l’inconstance prend le visage du mysticisme. Le poète baroque, serviteur du péché et du mal volontaire se tourne vers Dieu . Les auteurs de l’époque ont la sensation que l’homme est seul et abandonné de tous et du Créateur.

On ne s’étonne pas de voir fleurir littérature chrétienne et poésie religieuse. Martial de Brives, Hopil ou Georges de Brébeuf en sont de beaux exemples. Les œuvres baroques ressemblent de plus en plus à des prières et des appels à la méditation.

Source: http://www.toutapprendre.com/formation.asp?culture,litterature,decouvrir-la-litterature-baroque




 

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