RABELAIS François: Biographie, études & analyses des oeuvres

RABELAIS François: Biographie et analyses des oeuvres

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La pensée de Rabelais

Acquis aux idées nouvelles de son siècle, il condamne les méthodes de l’éducation médiévale et rêve pour ses géants d’un savoir encyclopédique. Revendique une éducation du corps selon de sains principes d’hygiène. Politiquement, Rabelais est un monarchiste selon lequel le roi doit être un père pour ses sujets. En ce qui concerne la religion, il s’inscrit dans le mouvement gallican et critique l’ignorance du clergé et de nombreux aspects de la vie monastique. Comme les évangélistes, il prône une vie religieuse plus personnelle. Sa morale s’inspire de la sagesse antique. Elle se fonde sur la liberté individuelle et non sur la contrainte.


Rabelais écrivain

- Démesure : il se laisse parfois entraîner par sa verve dans de longues digressions qui paraissent ralentir l’action. Il multiplie les énumérations et les adjectifs les uns à la suite des autres. C’est un écrivain de l’abondance.
- Multiples styles et registres de langue : il apprécie la grande rhétorique latine cicéronienne mais est d’abord un merveilleux conteur, capable de tenir en haleine son lecteur. Le vocabulaire dont il use est sans doute le plus riche de notre langue car il semble familier de tous les registres.
- Rire de carnaval : il entend d’abord amuser son lecteur et fait preuve d’une imagination débordante et d’une fantaisie créatrice indéfinie. Il a recourt à l’obscénité, il joue sur les mots, les paradoxes et les surprises abondent, ses personnages portent des noms caricaturaux. De plus, l’ouvrage développe aussi un type de comique que l’on appelle le grotesque. Il valorise des éléments, comme la scatologie, que la société cache en leur déniant toute valeur. Ce comique s’apparente au rire du carnaval qui permet de se libérer des angoisses de la mort et de subvertir les ordres établis.
- Question du langage : toute l’œuvre rabelaisienne s’interroge sur le langage, Rabelais semble remettre en question la vieille idée selon laquelle le langage est un don divin permettant d’atteindre et de dire toute la vérité du monde.


- Pantagruel (1532)
Titre complet : Les horribles et épouvantables faits et prouesses du très renommé Pantagruel, Roi des Dipsodes, fils du grand géant Gargantua. Ouvrage publié sous le pseudonyme de Maître Alcofribas Nasier. Rabelais suit le canevas des romans de chevalerie.
Résumé : Après la généalogie du héros, vient le passage où Pantagruel hésite entre des études de médecine et de droit, il se livre donc à un tour de France des universités. A Paris il rencontre Panurge, personnage étonnant qui deviendra le véritable héros du livre. Pantagruel est finalement rappelé dans son pays pour se battre contre des envahisseurs desquels il triomphera. Livre complexe et original : l’auteur parodie de façon comique les romans de chevalerie mais aussi les grands thèmes antiques et chrétiens comma la descente aux enfers. Il montre aussi que l’on peut rire de tout. En même temps, il aborde posément des sujets graves, comme le droit, la guerre ou l’éducation. C’est dans ce mélange incessant de comique et de sérieux que réside l’originalité profonde de l’œuvre de Rabelais.

- Gargantua (1534)
Rabelais raconte les exploits du père de Pantagruel, en reprenant le schéma du premier livre. Résumé : sorti de l’oreille gauche de sa mère, Gargantua se montre plein de dons et de vitalité. Après avoir subi un enseignement abrutissant de type médiéval, un pédagogue humaniste lui donne enfin une éducation moderne. Pendant ce temps, un monarque voisin, Picrochole, déclare la guerre au père de Gargantua. Cet épisode symbolise un conflit international et montre l’esprit pacifique de Rabelais. Après leur victoire, les géants font preuve de clémence envers leurs ennemis et pour récompenser leurs alliés comme le pittoresque Frère Jean des Entommeures, fondent l’abbaye de Thélème, dont la seule règle est « Fais ce que voudras ». L’abbaye de Thélème : Il s’agit d’une utopie réservée à une élite. Originale, elle ne contient pas de chapelle car la foi est un acte individuel. Néanmoins, dans cet univers de la perfection, le désir individuel s’efface devant la volonté commune.

- Le Tiers Livre (1546)
Expose les affres de Panurge, qui ne sait s’il doit ou non se marier car il a peur d’être trompé.

- Le Quart Livre (1548)
Puisque les hommes ne peuvent aider Panurge, on convient d’avoir recours à un oracle divin au-delà des mers. Chaque lieu visité par les voyageurs a une fonction allégorique. Le rire se crispe un peu et l’on rencontre pour la première fois des monstres ainsi que des tempêtes.

- Le Cinquième Livre (1564)
Suite publiée de façon inachevée et posthume. Les personnages parviennent à l’oracle de la dive bouteille. Ce dernier ne prononcera qu’un seul mot bien mystérieux : « trinch ». La quête de la vérité et du savoir échoue donc au terme du livre sur une pirouette, sur ce mot « Trinch » au sens obscur que l’on est condamné à expliquer et commenter.





 

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