SAINT-SIMON Louis de (duc): Biographie et analyses

SAINT-SIMON Louis de

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Le génie littéraire.

Après avoir observé la Cour avec une insatiable curiosité, il passe 11 ans à rédiger ses Mémoires, années 1691 à 1723. Il y peint la Cour avec une partialité passionnée.
Style d’une puissante expressivité. Phrases souvent longues et haletantes, manie Hyperbole, parallélismes, jeux de sonorités et de rythme avec une maîtrise qui donne un pouvoir de conviction à ses jugements.
Excelle en particulier dans la description de ses ennemis, à qui il reconnaît certains talents pour mieux insister sur leurs travers.
Un de ses portraits les plus célèbres est celui de Dubois, précepteur puis ministre du Régent : « Méchant d’ailleurs avec réflexion, et par nature et par raisonnement, traître et ingrat, maître expert aux compositions des plus grandes noirceurs, effronté à faire peur étant pris sur le fait, désirant tout, enviant tout, et voulant toutes les dépouilles. ».
Le sens de l’hyperbole se retrouve dans des phrases comme celle-ci, où est évoqué le début de la liaison entre Louis XIV et Madame de Montespan : « A la fin le roi en fut écouté, et l’enleva à son mari avec cet épouvantable fracas qui retentit avec horreur chez toutes les nations. ».
La vigueur du style de Saint-Simon tient souvent aussi à des images concrètes par lesquelles il exprime des sentiments violents. Ainsi lorsqu’il se met en scène lui-même, au cours d’une réunion du Parlement, où il nargue le 1er président, son ennemi, qui vient d’être humilié : « Je l’accablai donc à cent reprises, dans la séance, de mes regards assénés et forlongés avec persévérance. L’insulte, le mépris, le dédain, le triomphe, lui furent lancés de mes yeux jusqu’en ses moelles, (…) je me plus à l’outrager par des sourires dérobés, mais noirs, qui achevèrent de le confondre. Je me baignais dans sa rage et je me délectais à le lui faire sentir. ».




 

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