BALZAC Honoré de: Biographie et analyses des oeuvres

Balzac: son oeuvre...

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La Comédie humaine
Impossible de « parler » de Balzac sans évoquer La Comédie humaine, cette oeuvre gigantesque regroupant plus d'une centaine d'ouvrages, des romans essentiellement, dont certains sont regroupés sous un seul titre. Il établit un classement de ses oeuvres, par lieux géographiques, milieux sociaux ou par catégories psychologiques (Scènes de la vie privée, Scènes de la vie de Province), réunis dans des ensembles génériques (Etudes de moeurs, Etudes analytiques, Etudes philospohiques). L'écriture s'échelonne de 1831 et La Peau de Chagrin jusqu'à la mort de Balzac en 1850.
L'objectif était de décrire la société de la Restauration et de la Monarchie de juillet, sous toutes ses facettes. Il voulait enfermer toute son époque dans La Comédie humaine, titre qu'il donnera en 1842, en hommage à Dante, après avoir abandonné celui d'Etudes Sociales, trouvé en 1837.

L'idée de relier les romans entre eux en faisant revivre des protagonistes de chaque roman naît chez Balzac en 1835, au moment de l'écriture du Père Goriot. C'est dans cette oeuvre que réapparaît pour la première fois un personnage, Eugène De Rastignac, déjà présent en 1832 dans Etudes de femmes.
Cependant, dès 1834, il conçoit la structure de La Comédie Humaine comme un édifice en trois parties, comme en témoignent ces propos de l'auteur rapportés dans le Dictionnaires des littératures de langue française :
« A la base de l'édifice : Les Etudes de moeurs représentent les effets sociaux. La seconde assise est Les Etudes philosophiques, car, après les effets viendront les causes. Puis, après les effets et les causes, doivent se chercher les principes. Les moeurs sont dans le spectacle, les causes sont dans les coulisses et les machines. Les principes, c'est l'auteur, mais, à mesure que l'oeuvre gagne en spirales les hauteurs de la pensée, elle se mesure et se condense. »

Les Etudes de moeurs sont consacrées à l'histoire générale de la société, mais les Etudes philosophiques, composées de romans, de contes, de nouvelles sont pour Balzac la clé qui permet de comprendre son oeuvre.
Avec cette Comédie humaine, il avait passé en revue à peu près toutes les couches sociales de son époque, établissant un catalogue raisonné de types humaisn représentatifs de leur milieu.
Grâce à cette préoccupation constante, chez Balzac, du classement de ses oeuvres dans la Comédie humaine, il est facile d'en reproduire la structure, à l'aide des catégories énumérées ci-dessus. En voici donc une ébauche, avec les oeuvres majeures:

Etudes des moeurs

Scènes de la vie privée

Le Bal de Sceaux (1830)
Albert Savarus (1842)
La Vendetta (1842)
Madame Firmiani (1832)
Beatrix (1839)
Gobseck (1830)
Le Père Goriot (1835)
Le Colonel Chabert (1836)

Scènes de la vie de province

Eugénie Grandet (1833)
Le Curé de Tours (1832)
Les Illusions perdues (1836 à 1843)

Scènes de la vie parisienne

Histoire des Treize :
Ferragus (1834)
La Duchesse de Langeais (1834)
La fille aux yeux d'or (1835)

La Maison Nucingen (1838)
Splendeurs et misères des courtisanes (1838)
La Cousine Bette (1846)


Scènes de la vie politique

Le Député d'Arcis, inachevé (1854)
Un épisode sous la Terreur, nouvelle (1842)

Scènes de la vie militaire

Les Chouans (1829)
Une passion dans le désert (1830)

Scènes de la vie de campagne

Le médecin de campagne (1833)
Le Curé de village (1841)
Le Lys dans la Vallée (1836)


Etudes philosophiques

Etudes analytiques


Résumé de quelques oeuvres

Les Chouans 1829
Premier roman rangé dans la Comédie Humaine. Idylle d'une agent jacobine et d'un marquis breton .

La physiologie du mariage 1829
Influencé par la Physiologie du goût de Brillat-Savarin*, mais humour lourdaud et vulgaire.

Scènes de la vie privée 1830
6 nouvelles: la vendetta, Gobsek...

La peau de chagrin 1831
Conte fantastique: la peau de chagrin équivaut à la vie, diminuant à chaque souhait exaucé. L'œuvre se présente comme un triptyque, en trois parties égales, savamment pondérées. L'œuvre s'ouvre sur un cadre tragique, le personnage, un inconnu, est au bord du suicide, puis il se voit offrir un talisman magique, une Peau de chagrin qui réalise tous les souhaits du possesseur dont l'espérance de vie est symbolisée par la surface de la Peau qui se réduit au gré des désirs. L'espoir renaît, et la première partie (Le talisman) se conclut par une agape, un banquet fastueux, lieu de profusion même d'excès. Le héros, Raphaël de Valentin, emporté par le vin dans une orgie de paroles, raconte ses jeunes années, son ambition et surtout ses amours déchirantes pour la comtesse Fœdora, La femme sans cœur, tandis qu'il se refuse à aimer Pauline, jeune fille sans beaucoup de moyens à qui il donne des leçons. La seconde partie est ce monologue romantique, achevée par l'accomplissement du premier grand souhait de Raphaël, qui permet d'arriver à la troisième partie, L'agonie, la chute fatale du personnage

La duchesse de Langeais 1833:
(une loge maçonnique,"les treize", s'est jurée aide réciproque. L'un poursuit la Duchesse jusque dans un couvent, où elle meurt.)
De la trilogie de l'Histoire des Treize, situé entre Ferragus et la Fille aux yeux d'or, ce roman est le plus riche et le plus complet.
Le général de Montriveau est épris de la duchesse
de Langeais, une coquette qui se refuse à lui. Aidé par les puissants Treize, sorte de franc-maçonnerie aux pouvoirs occultes comme Balzac aime à mettre en scène, il la poursuit jusqu'à un monastère espagnol où elle s'est
réfugiée. Mais c'est une morte qu'il enlèvera. Dédié à Franz Liszt, ce portrait d'une coquette représentative des nobles familles du faubourg Saint-Germain, qui tiennent leur fortune de leurs terres et qui vivent sur le mythe d'une naissance supérieure, fut inspiré à Balzac par la marquise de Castries à laquelle il voua un amour sans espoir, et n'est pas sans porter la marque d'une violente rancoeur.

Le colonel Chabert 1833:
Paris, février 1818, peu de temps avant la chute de l'Empire, l’avoué Derville reçoit la visite d'un vieillard misérablement vêtu. Il assure être le colonel Chabert, passé pour mort, à la bataille d’Eylau en 1807. Il avait alors contribué à la victoire en conduisant une charge de cavalerie devenue célèbre.
Le vieil homme raconte comment, se réveillant dans un fossé entre des cadavres, il a survécu miraculeusement à ses blessures.
Il revient dix ans après et souhaite réclamer son titre, faire valoir ses droits et revivre avec sa femme. Or celle-ci , durant son absence, s’est remariée avec le comte Ferraud.Ce revenant glorieux est devenu un gêneur un gêneur
Sa femme le repousse et refuse de reconnaître son ancien mari. L’avocat accepte d’aider le colonel en proposant une transaction à son ancienne épouse. Par dignité, Chabert refuse cet arrangement et disparaît.
Repoussé par sa femme, condamné pour vagabondage, Le colonel Chabert finit par abandonner tout devant l'égoïsme de son ex-épouse et finira misérablement sa vie à l’asile.

Eugénie Grandet (1834)
A Saumur, Félix Grandet ( le père Grandet) s’est constitué, grâce à de nombreuses spéculations foncières, une fortune qui n’a d’égal que son avarice. Il règne en tyran sur son entourage : sa femme, sa fille unique, Eugènie, et sa servante Nanon. Il enferme tout à clé, et rationne toute la maisonnée.
Lors de ce jour de Novembre 1819, une fête est organisée pour les vingt-trois ans d’Eugènie. Y sont invités les Cruchot et les des Grassins, deux familles rivales qui espèrent marier l’un de leurs fils avec la fille du père Grandet.
Survient alors Charles Grandet, le cousin de Paris dont le charme et l’élégance ne laissent pas Eugénie indifférente. Charles est surpris de l’aspect misérable de la demeure de son oncle. Eugénie tombe amoureuse de son cousin, et peu à peu le jeune homme partage ses tendres sentiments.
Charles est porteur d’une lettre rédigée par son père et destinée à son oncle, le Père Grandet. On y apprend que ruiné, et poursuivi par ses créanciers, il s’est suicidé. Charles n’a plus un sou, mais ne le sait pas. Il est effondré de douleur d’apprendre la mort de son père. Loin de s’attendrir, le père Grandet méprise ce neveu insolvable. L’insensibilité de son père choque Eugènie.
Le jeune homme pleure jour et nuit son père et toute son infortune. Eugènie, émue, fait don à son cousin de tout son argent : des pièces de collection offertes par son père. Ce don a pour but d’aider Charles à réaliser son projet : partir aux Indes pour y faire fortune.
Charles pleure de bonheur face à la bonté d’Eugènie et lui donne en échange un nécessaire de toilette en or qui contenait le portrait de sa mère et de son père défunts.
Après de grands serments Charles et Eugènie échangent un baiser et se promettent de se marier. Puis Charles s’embarque pour les Indes afin de faire fortune et d’effacer la faillite de son père...
La vie reprend, mais le départ de Charles laisse un grand vide dans la vie d’Eugénie.
Le jour de l’an 1820, le Père Grandet demande comme chaque année, à voir tout l’or qu’il a donné à sa fille.
Quand il apprend sa disparition, il explose de colère. Malgré les menaces de son père, Eugènie refuse de livrer son secret. Le vieil avare décide alors d’enfermer Eugénie dans sa chambre. Madame Grandet, qui adore sa fille, est minée par cette décision. Elle tombe malade et s’affaiblit peu à peu. Apprenant qu’à la mort de sa mère, Eugènie, seule héritière, pourrait exiger le partage de la succession, le Père Grandet décide de se réconcilier avec sa fille.
En 1822, après deux ans d’un long martyre, Mme Grandet meurt épuisée. Grandet obtient de sa fille qu’elle renonce à l’héritage maternel. Eugènie accepte et vit à ses côtés en s’occupant de lui. Elle attend en vain des nouvelles de Charles qui ne lui écrit pas. Le père Grandet initie sa file à ses affaires, puis, en 1827, meurt à son tour, en admirant fébrilement ses écus.
La riche Eugènie reçoit enfin une lettre de Charles, dans laquelle il lui annonce qu’il a réussi un mariage d’argent. Il a en effet épousé mademoiselle d’Aubrion, qu’il n’aime guère, mais qui a des titres de noblesse. Eugènie se résigne alors à épouser le vieux président Cruchot de Bonfons. Elle ne pose que deux conditions : que ce mariage reste blanc et qu’il paie les dettes de son oncle.
A la mort de son mari, Eugènie revient dans la maison de ses parents. Malgré, sa fortune, elle y vit petitement, reprenant les habitudes de son père et consacrant sa fortune à des œuvres de charité. Solitaire, malgré son cœur généreux, elle mènera une existence monotone...

Le père Goriot 1834 (selon Balzac, roman écrit en 3 jours et nuits!)
A la fin de l'année 1819, la maison-Vauquer, près du Panthéon, à Paris, abrite plusieurs pensionnaires dont certains ont un comportement assez mystérieux. Parmis eux un certain M. Vautrin et un vieillard, le père Goriot. Deux jeunes gens contrastent par leur fraîcheur avec la masse des habitués : Victorine Taillefer,une orpheline, et Eugène de Rastignac, un étudiant.
C'est Rastignac qui perce le mystère du père Goriot grâce à sa cousine, la vicomtesse de Beauséant, qui l'initie aux mystères du grand monde. Goriot, un riche marchand, s'est ruiné pour ses filles, Anastasie de Restaud et Delphine de Nucingen. Mais celles-ci le tiennent à l'écart : elles ont honte de leur père, enrichi sous la révolution dans la fabrication des pâtes alimentaires.
Vautrin révèle cyniquement à Rastignac les rouages de la société et les moyens de parvenir. Il veut faire sa fortune et le pousse à épouser Mlle de Taillefer, dont il s'arrange pour faire tuer le frère en duel afin de lui rendre la disposition d'un riche héritage. Rastignac refuse de le suivre ; il s'engage dans une relation amoureuse avec Delphine. Une enquète révèle que Vautrin est un ancien forçat. On vient l'arrêter.
Au moment où il croyait pouvoir quitter la pension, Goriot est frappé à mort en apprenant brutalement la situation familiale et financière désastreuse de ses filles, qui lui lui réclament son aide sans ménagement. Rastignac assiste seul à l'enterrement du vieillard, puis lance un défi à Paris et à la société.
Le héros de ce roman personnifie la passion paternelle poussée jusqu'à la folie.

Le lys dans la vallée 1836
Amour impossible de Félix pour une comtesse fidèle: Un grand roman de Balzac qui se présente sous la forme de deux lettres: une très longue confession et la réponse.

Contes drolatiques 1837
Balzac s'est amusé à parodier la langue du XVIème siècle : l'orthographe et la syntaxe sont vieillis, les 30 courtes nouvelles fourmillent d'expressions cocasses et de gauloiseries. Il est surtout question de cocuages de seigneurs, de jeunes épousées vendant chèrement leur pucelage... Balzac imite avec humour Marguerite de Navarre et Rabelais.

Les Illusions perdues 1837-1843
Les Illusions perdues comprennent trois parties, rédigées par Balzac en 1837 et 1838 pour les deux premières et en 1843, pour la troisième. Cette oeuvre raconte les aventures de Lucien Chardon, jeune poète ambiteux qui monte à Paris. Dans ce roman articulé autour du thème de l'initiation, Balzac met beaucoup de lui-même.
La première partie du roman, intitulée Les deux poètes, est située à Angoulême. L?histoire ouvre sur l?amitié entre Lucien Chardon et son ami David Séchard, qui se mariera plus tard à la soeur de Lucien. Cette partie décrit aussi le petit monde de la société aristocratique et bourgeoise d'Angoulême, les ambitions du jeune poète Chardon, amoureux de Mme Louise de Bargeton, la femme la plus en vue de la petite société d'Angoulême, épouse d'un notable local. Louise de Bargeton est séduite par l'excessive beauté de Lucien, la timidité de ses manières, de sa voix.. En même temps que Lucien découvre l'amour grâce à Mme de Bargeton, c'est elle qui va initier Chardon aux subtilités, aux raffinements et aux codes de la vie mondaine que le jeune homme découvre dans les salons de Louise. A la fin de cette première partie, les deux amants décident de quitter la province pour se rendre ensemble à Paris.
La deuxième partie est intitulée Un grand homme de province à Paris, un titre ironique qui résume les difficultés et les désillusions que Lucien va rencontrer pendant son séjour à Paris. La vie de la capitale change très vite la relation entre les amants, Louise et Lucien. Alors que Madame de Bargeton est invitée avec succès dans les plus grands salons parisiens, Rubempré connaît la misère dans les petites chambres d'étudiant du Quartier Latin. Tous ses espoirs de connaître la gloire s'évanouissent, c'est plutôt les échecs qu'il rencontre, les amitiés passagères, les querelles de jalousie. Lucien devient l'amant d'une actrice à la mode, il s'endette, s'attire des ennemis dans toute la société parisienne. Un duel le laisse blessé et humilié. Il quitte finalement Paris, désespéré et brisé, avec seulement 20 francs en poche qui lui ont été donnés par Bérénice, une gentille prostituée qui a eu pitié de lui : Cet argent lui brûlait la main, il voulait le rendre; mais il fut forcé de le garder comme un dernier stigmate de la vie parisienne.
La troisième partie, intitulée Les souffrances d'un inventeur, a été écrite bien après les deux premières. Le récit est à nouveau situé à Angoulême, il raconte le retour de Lucien dans cette ville de province mais le jeune homme perd le rôle central. La narration se trouve surtout centrée sur les difficultés de son ami David Séchard, qui séjournera en prison par la faute de Lucien, qui lui avait créé des dettes. A la fin de cette troisième partie, Lucien est sur le point de se suicider lorsqu’il rencontre un homme étrange et autoritaire, qui lui promet la gloire s'il le suit à Paris. Cet homme qui se fait passer pour un ecclesiatique est en réalité Vautrin, un ancien forçat. La suite des aventures de Vautrin et Lucien est narrée dans Splendeurs et misères des courtisanes (1844).


Splendeurs et misères des courtisanes (1838)
Lucien de Rubempré et la courtisane Esther (dite"la torpille") sont manipulés par Carlos Herrera, un mystérieux prêtre espagnol dans lequel on reconnaîtra bientôt le maléfique et génial bandit Jacques Collin (le Vautrin du Père Goriot). Esther doit séduire le banquier Nucingen, et lui soutirer un million, somme qui permettra à Lucien de se marier dans la haute aristocratie. Le plan machiavélique de Collin marche trop bien : Nucingen, fou amoureux, fait suivre la jeune femme par un espion, qui mettra bientôt la police sur les traces de Collin, qui utilise tous les obstacles pour nouer de nouveaux complots toujours plus audacieux. Il ne recule pas devant l'enlèvement et le crime. Esther, désespérée de perdre Lucien, se suicide, avant de savoir qu'elle va hériter de la fortune de l'usurier Gobsek. Collin intrigue si habilement qu'il parvient à jeter le doute dans l'esprit des policiers et des magistrats; grâce à la femme d'un ministre amoureuse de Lucien,il est sur le point de le faire libérer, mais Lucien se pend dans sa cellule. Collin retrouve son autorité dans le milieu de la pègre et des bagnards, il capte l'héritage d'Esther, sauve la vie d'un jeune bandit corse, et devient lui-même policier!
Intrigue complexe, triomphe d'un héros amoral, révolté, encore plus pervers que la société.

Grandeur et décadence de César Birotteau 1838
Parfumeur avide d'honneurs, ruiné par un ancien employé. Travaille dur à sa réhabilitation.

La cousine Bette 1847
la Cousine Bette est un roman typiquement balzacien par l’exagération des passions et par la vision de la corruption des mœurs parisiennes sous la monarchie de Juillet.
L’histoire commence en 1840. Nous faisons d’abord la rencontre avec le « parfumier » Crevel qui se rend chez la comtesse Hulot afin de lui faire une déclaration pour le moins étonnante. On comprendra, suite à cette déclaration, pourquoi la fille de celle-ci n’est pas encore mariée et pourquoi depuis plusieurs années, elle passe ses soirées seule. En effet, il ne faut pas oublier que l’action se déroule à l’époque où avoir une maîtresse (ou même plusieurs) fait partie de la vie « normale » de Paris. Ainsi prennent place les personnages du roman : il y a tout d’abord la comtesse, son époux le baron Hulot et ses enfants ; puis Monsieur Crevel, les maîtresses du Baron et de monsieur Crevel et la dernière, mais non la moindre, la fameuse cousine Bette.
La cousine Bette, Lisbeth Fischer, est une cousine de la comtesse de Hulot, Adeline. Celle-ci, ayant la chance d’être d’une grande beauté et d’avoir été choisie par le Baron afin de devenir sa femme, décide au bout de quelques années de faire venir sa cousine, beaucoup moins jolie et beaucoup moins chanceuse que notre chère comtesse. La cousine ne se mariera jamais et vivra pauvrement.
Elle aura toujours l’impression d’être le mouton noir de la famille et de ne jamais être vu autrement que comme la cousine mendiante ou une simple ouvrière.
Suite à une aventure mêlant sa jeune cousine, Hortense, fille de la comtesse, et un exilé polonais, le comte Wenceslas Steinbock, qu’elle avait nourrit et aidé à se faire connaître, elle développera une haine envers ces cousins et essaiera de se venger.
Là débute véritablement l’histoire. Au fil de divers événements, nous découvrirons en la cousine Bette une manipulatrice et une grande calculatrice. Pour arriver à ses fins, elle n’a pas de scrupule. Attirant les confidences des gens qui l’entourent, elle arrivera à leur faire dire ce qu’elle veut qu’ils disent et elle parviendra également à les faire agir de la façon dont elle veut qu’ils agissent.
Quand Hortense, tombée amoureuse, lui vole le jeune sculpteur Steinbock dont elle protège le génie fragile, Bette devient « l’araignée » tissant sa toile, et fait alliance avec la très belle Valérie Marneffe, nouvelle maîtresse de Hulot, rejeté par la Josépha de Crevel. Des combinaisons illégales, sur fond des affaires d’Algérie, dissimulent et retardent la ruine des Hulot. Valérie, laissée libre par un mari mortellement perdu de débauche, tient par ses «spécialités de tendresse» à la fois Hulot et Crevel, devenu maire, mais aussi Steinbock, dont le pouvoir créateur s’est effondré dans le mariage, et encore un ancien amant de retour du Brésil, Montès de Montejanos ! La déconfiture criminelle du baron éclate au grand jour, son frère éteint par honneur le scandale mais en meurt. Bette et Valérie semblent triompher : Adeline humiliée et physiquement ébranlée, Hulot disparu, changeant de nom pour continuer des amours de vieillard de plus en plus sordides, Crevel prenant Valérie devenue veuve pour femme... Mais Victorin Hulot, puritain époux de la fille Crevel, confie aux soins d’une terrifiante et mystérieuse Mme Nourrisson une « démolition générale », qui vaut contre-vengeance. Convaincu du vice de Valérie, le Brésilien la punit par contamination sexuelle. Bette, emportée par la phtisie, laisse Hulot « tuer » Adeline dans une ultime et aberrante liaison.

Le cousin Pons 1847
Un collectionneur d'art; des rapaces l'assiègent et s'approprient son héritage.





 

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