BARBEY D'AUREVILLY Jules Amédée: Biographie & analyses

Barbey d'Aurevilly: Son oeuvre...

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les Diaboliques (1874)
Les Diaboliques mêlent un réalisme historique, enraciné dans son Cotentin d’origine, à un surnaturalisme exalté. Cette littérature de l’insolite et de la transgression, qui plonge le lecteur dans un univers surhumain. Cette édition entraîne l’auteur dans un procès pour outrage à la morale publique. Le procès qui, selon Barbey, est un prétexte à « faire payer au Romancier la rigueur du Critique », terminera en un non-lieu, mais Barbey attendra huit ans avant de rééditer l’Œuvre.
Noires et romantiques en diable, insatiables, jalouses et inébranlables, Les Diaboliques ont influencé une bonne part de la littérature fin-de-siècle. Décadentes avant l'heure, considérant avec De Quincey et Baudelaire l'assassinat comme un des beaux-arts, et l'amour comme sa plus ornementale parure, ces infernales laissent dans l'ombre, pas assez sombre, les excès de Mlle de Maupin et des quelques femmes romantiques. Derrière " le rideau cramoisi " de sa chambre bourgeoise et provinciale, Alberte mêle savamment indifférence, silence et frénésie, pour la plus grande volupté du sous-lieutenant de Brassard; mais tous les plaisirs ont une fin. Sans s'en douter, le comte de Ravila de Ravilès a inspiré de l'amour à la fille de sa maîtresse; ce don Juan voit là son " plus bel amour... " Comment Hauteclaire Stassin, amazone à l'alerte coup d'épée, trouve-t-elle son "bonheur dans le crime ? " . " Le dessous de cartes d'une partie de
whist " dénonce à quel point le banal adultère entre un joueur de whist et une comtesse cache un jeu bien peu policé. " À un dîner d'athées ", entre fromage et dessert, se disent toutes les histoires de célibataires endurcis, mais celle du major Ydow et de la Pudica - bien mal nommée glace les esprits échauffés par le vin. Toute la force d'aimer, et de haïr, apparaît dans " la vengeance d'une femme", épouse d'un grand d'Espagne.

Résumé des nouvelles
Le rideau cramoisi :
Vers 1850, en France, le narrateur rencontre, dans une diligence, le vicomte de Brassard, un célèbre dandy qui lui raconte l'aventure qui lui est arrivée alors que, âgé de dix-huit ans, il était jeune officier en pension chez un couple de bourgeois dont la fille, très belle mais très distante, lui avait fait soudain des avances dissimulées, était même venue, six mois durant, alliant la plus grande impassibilité à la frénésie passionnelle, le rejoindre dans sa chambre où, une nuit, elle était morte dans ses bras. Plongé dans l'épouvante, sur les conseils de son colonel, il avait fui et n'avait jamais su la fin de cette histoire. (46 pages)

Le plus bel amour de Don Juan :
Il y a une race de don Juan à laquelle appartient le comte de Ravila. Au repas que lui offrent douze des femmes qu'il a séduites, il raconte le plus bel amour qu'il ait connu : il était l'amant d'une femme qui avait une fille de treize ans qui lui montrait beaucoup d'aversion. Or, un jour, elle s'accusa auprès de son confesseur d'être enceinte et elle avoua à sa mère que c'était après s'être assise dans un fauteuil qui avait été occupé juste auparavant par le comte. (20 pages)

Le bonheur dans le crime :
Un vieux médecin voyant à Paris un couple formé de deux êtres magnifiques raconte leur histoire. Fille d'un ancien soldat de Napoléon, maître d'armes dans une petite ville de Normandie, Haute-Claire faisait de l'escrime avec les aristocrates de l'endroit, dont le comte de Savigny, puis elle disparut mystérieusement. Le médecin la retrouva, sous le nom d'Eulalie, servante de la comtesse de Savigny et découvrit l'amour secret qui l'unissait au comte. Or la comtesse mourut empoisonnée ; en dépit du scandale, le comte épousa Haute-Claire et, depuis, ils vivent dans le plus grand des bonheurs. (47 pages).

Le dessous de cartes d'une partie de whist :
Dans un salon parisien, un conteur évoque la société aristocratique d'une petite ville de Normandie passionnée par le whist. Au cours d'une partie mémorable, la comtesse de Stasseville exhibe un diamant, mange des résédas. Cela s'expliquerait parce qu'elle serait devenue la maîtresse secrète de l'étonnant Anglais passé par les Indes avec lequel elle jouait : il lui aurait fourni non seulement le diamant mais le poison qui emporta sa fille, de même que le bébé dont le cadavre engraissait les résédas. (41 pages)

À un dîner d'athées :
Dans une ville très catholique de l'Ouest, d'anciens révolutionnaires et d'anciens militaires de l'Empire se réunissent pour des dîners et l'un d'eux, le commandant de Mesnilgrand, se voyant reprocher d'être entré à l'église, raconte qu'au cours de la guerre d'Espagne il avait eu une maîtresse qui aurait eu de lui un enfant, mort très vite. Elle était la femme d'un autre officier qui, dans une crise de jalousie, avait brisé l'urne contenant le cour de cet enfant, cour que Mesnilgrand avait recueilli et confié au prêtre. (55 pages)

La vengeance d'une femme :
Après avoir constaté l'incapacité de la littérature moderne à traiter des sujets vraiment forts, l'auteur raconte l'aventure arrivée à un aristocrate français qui a suivi, à Paris, une prostituée à la beauté fascinante, qui lui rappelait quelqu'un. En effet, elle lui révéla être la duchesse de Sierra-Leone, l'épouse d'un des plus grands seigneurs d'Espagne. Elle se vengeait de lui de cette façon terrible, en souillant son honneur, car il avait fait tuer l'homme qu'elle aimait de l'amour le plus pur. Consumée par cette vie, elle mourut à la Salpêtrière.

l'Ensorcelée
Dans les années qui suivent la Révolution de 1789, Jeanne, noble et mésalliée, vit dans la honte son mariage avec Thomas le Hardouey, acquéreur de biens d’Eglise. Seuls ses contacts avec la vieille Clotte, qui a connu son père, et fréquenté la noblesse débauchée du château de Haut-Mesnil, lui permettent d’entretenir le souvenir du passé. Lorsqu’elle rencontre l’abbé de la Croix-Jugan, prêtre chouan, défiguré par les Bleus, et puni par l’Eglise à la fois pour son activité partisane, et sa tentative de suicide, elle sombre dans une passion noire et sans retour. La vie insipide réglée par les obligations domestiques s’en va à vau-l’eau... On dit Jeanne sous le coup d’un sort, jeté par un berger sorcier. Jéhoël, lui, ne voit en Jeanne qu’une alliée politique, et l’utilise comme intermédiaire clandestine auprès des chefs du parti royaliste cachés ou dispersés dans la région, ce qui n’empêche pas des bruits d’adultère de commencer à courir. Devant l’indifférence du prêtre, Jeanne se désespère, consulte les bergers sorciers. On la retrouve noyée dans l’eau du lavoir de Blanchelande. Un peu plus tard, Jéhoël sera assassiné par Thomas en pleine messe de Pâques, alors qu’il reprend son ministère.




 

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