JACCOTTET Philippe: Biographie, études et analyses

JACCOTTET Philippe

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Parmi les nombreuses oeuvres poétiques de Philippe Jaccottet

1947 Requiem, Mermod.

1953 L'Effraie et autres poésies, Gallimard.
Le poète sort progressivement des conventions ; les enjambements constants déséquilibrent l'alexandrin et les tournures sont parfois celles de la conversation. Trois thèmes majeurs : l'usure du temps, l'angoisse de la mort et la perte de l'amour.

1957 La Promenade sous les arbres, Gallimard.
Le premier livre en prose et le premier où la fascination pour les paysages se manifeste aussi vivement. Il s'agit de traquer l'illimité derrière le réel, le fini.

1958 L'Ignorant, Gallimard.
Jaccottet dédaigne souvent la rime et l'alexandrin. En outre, le e muet installe une hésitation prosodique. Le poète se sent désarmé face à la précarité de l'existence et face à la mort. La voix du monde s'affirme néanmoins, et elle est auréolée d'une grande transparence. Un équilibre est atteint entre contemplation et méditation.

1961 Eléments d'un songe, Gallimard.
Quelles consolations peut-il exister face à la mort, quand les grands systèmes de valeur s'effondrent ? Jaccottet a recours à la prose pour tenter de répondre à ce problème qui obséda Robert Musil. La poésie semble être en mesure de se substituer à la foi. Mais tout n'est que fragments, tout n'est qu'incertitudes dans cet ouvrage où divers points de vue se confrontent.
L'Obscurité, Gallimard.
C'est un récit dialogué. Un maître se résout au silence après avoir s'être heurté au vide et à l'obstacle du temps. La poésie n'est qu'illusion, donc. Mais le disciple reprend le flambeau du maître : la conscience de notre vulnérabilité devient la condition d'une survie.

1967 Airs, Gallimard.
Le livre du bonheur et de la lumière. Pour son retour à la poésie, Jaccottet adapte à notre langue le haïku, elliptique, proche de la vie quotidienne tout en ayant une dimension cosmique. Six parties : « Fin d'hiver », « Oiseaux, fleurs et fruits », « Champ d'octobre », « Monde », « Lever du jour », « Vœux ». Ce livre serein n'aura pas de véritable postérité dans l'œuvre de Jaccottet.

1968 L'Entretien des Muses, Gallimard.
Ouvrage critique consacré à la poésie française du XXe siècle. Jaccottet encense Paul Claudel, Charles Ferdinand Ramuz et Francis Ponge. Il s'oppose à une poésie objet de connaissance pure : « plutôt une porte ouverte, ou entrouverte, quelquefois vite refermée, sur plus de réalité. » Selon lui, le contact avec le réel, avec la terre ne doit pas être rompu.

1969 Leçons, Payot.
Une synthèse entre le ton sentencieux de l'Ignorant et l'évidence naïve d'Airs, entre le vers régulier et le vers libre, entre la forme longue et la forme brève. De la mort et de la dépossession, Jaccottet tire ces humbles et paradoxales leçons d'espérance.

1970 Paysages avec figures absentes, Gallimard.
Une des plus grandes réussites en prose de Jaccottet, sinon de toute la poésie du XXe. Les paysages, ce sont ceux de Grignan. L'absence, c'est celle des dieux et des défunts, comme dans les toiles de Cézanne. Mais « ce n'est pourtant pas le désert » ; la voix du divin et du désir se fait toujours entendre. Jaccottet, en quête de l'harmonie de la Grèce, évoque Hölderlin qui rencontra le plus haut « dans le monde, ou à travers le monde ». Il regrette cette « très mystérieuse beauté des corps que l'art chrétien a condamnée, escamotée ou humiliée ».

1974 Chant d'en bas, Payot.
Jaccottet confronté à la mort d'une proche.

1975 A travers un verger, Gallimard.
Ce livre est écrit à la mémoire de Christiane Martin du Gard.

1977 A la lumière d'hiver, Gallimard.
C'est un prolongement des Chants d'en bas. Le poète ressuscite cette morte qui lui était si chère. Sa poésie est « réduite à l'admirable », selon J.-L. Steinmetz. A la fin, les images renaissent.

1981 Beauregard, Maeght

1983 Pensées sous les nuages, Gallimard.
La musique se fait consolante. C'est encore et toujours la voix de l'invisible.

1984 La Semaison, Gallimard.
Il s'agit des carnets de Jaccottet de 1954 à 1979. Une écriture du fragment, du non-moi. Le poète évoque Schubert : « une parole à la fois toute proche et infiniment lointaine », tout comme la sienne.

1987 Une transaction secrète, Gallimard.
Ouvrage critique qui s'ouvre aux littératures étrangères. Des pages sont consacrées entre autres à Mandelstam, le poète russe mort dans un camp stalinien.
Autres journées, Fata Morgana.

1990 Libretto, La Dogana.
Où l'on rencontre Ungaretti.
Cahier de verdure, Gallimard.

1993 Cristal et fumée, Gallimard.
Cristal et fumée : les marques de tout paysage et de tout poème chez Philippe Jaccottet.

1994 Après beaucoup d'années, Gallimard.
La distinction entre vers et prose s'efface de plus en plus.




 

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