DAUDET Alphonse: Biographie, études et analyses des oeuvres

DAUDET Alphonse: Biographie, études et analyses des oeuvres

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Daudet 1840-1897
Fils d'un tisserand et négociant en soieries, catholique et royaliste exalté, dont la fabrique périclita, ses parents se séparérentr en 1857. Alphonse entra comme boursier au collège municipal mais ne put passer le baccalauréat, faute de pouvoir payer les droits d'examen. Il écrivait déjà. Surveillant au collége d'Alés pendant quelques mois, souffrant de solitude, de blessures d'amour-propre, des affaires féminines et le chahut éprouve Alphonse qui l'amène à une tentative de suicide.Cette pénible expérience constituera la matière autobiographique de son premier vrai roman : (Le Petit Chose,) qu'il publiera en 1868.
En novembre 1857, il part rejoindre son frére Ernest à Paris où il rencontre Rochefort, Gambetta, Vallès, etc .et s'adonne dés lors à la littérature, menant une existence de "bohème". En 1858, il publia un recueil de poémes, Les Amoureuses, qui plut à l'impératrice, ce qui lui valut de devenir secrétaire du duc de Morny, sinécure qui le mit à l'abri des soucis matériels. Il donna quelques articles à des journaux, composa des contes et des nouvelles qu'il recueillit ultérieurement en volumes. En 1861, il part visiter l'Algérie, ce qui lui donnera matière plus tard pour Tartarin de Tarascon .
C'est, après le Petit Chose en 1868, la parution en 1869 des Lettres de mon moulin qui vont donner brusquement et durablement la notoriété à Daudet. Dans ce recueil de nouvelles, il déploie un talent remarquable de conteur provençal avec des récits pleins de sensibilité, d'une vie et d'un humour qu'il accentuera peu après et qui lui vaudront l'éloge de Frédéric Mistral qui lui écrit : " Tu as résolu avec un merveilleux talent ce problème difficile : écrire le français en provençal. Ainsi tu pourras désormais t'abstenir de signer tous tes livres. Tout le monde les reconnaîtrait à la frappe, comme ces admirables monnaies grecques qui portent la tête de Massilia. ". Certains des récits de ce recueil sont restés parmi les histoires les plus populaires de la littérature française dans son volet provincial et plus spécifiquement provençal : c'est le cas de la Chèvre de M. Seguin, des Trois Messes basses ou de l'Élixir du révérend père Gaucher. Suivront L'arlésienne (1872) drame dont la musique est de Bizet ; les Contes du lundi, en 1873 (inspiré de la guerre franco-prussienne de 1870 - 1871 ), et le roman Tartarin de Tarascon (1872) caricature d'un bonhomme méridional mais vantard où apparaît déjà un réalisme plus outré, le futur premier volume d'une trilogie qui contient Tartarin sur les Alpes (1885) et Port Tarascon (1890). Mais les échecs mitigés de ces oeuvres faillirent le détourner de la carrière littéraire.
Avec Fromont jeune et Risler ainé en 1874 Daudet aborde le roman de moeurs qui marque le début de son réel succès et qui sera primé par l'académie française et où se repère cette évolution qui le rapproche de Zola ou des Goncourt (Daudet se voulait un romancier naturaliste). Avec Jack , en 1876 ( la vie d'un enfant et où Daudet promène le lecteur dans les milieux ouvriers provinciaux et parisiens et y fustige au passage les médiocrités littéraire ) le Nabab , en1877 ( les dernières années du second Empire et du milieu des affaires et de la politique avec un portrait du Duc de Morny ) Les rois en exil en1879 ( sujet original de la vie quotidienne des souverains détrônés) ou Numa Roumestan, moeurs parisiennes, 1881; L'Evangéliste (inspiré d'un fait divers douloureux celui du détournement d'une jeune fille par une secte religieuse) roman parisien, 1883; Sapho, 1884; L'Immortel, 1888; Port Tarascon, 1890; La Petite Paroisse, 1895; Soutien de famille, 1898)
Mais si Daudet se réclamait du Naturalisme, il ne suivra jamais entièrement le maître ( dont il ne partage pas non plus les idées politiques - Daudet était monarchiste) ; la sensibilité, l'émotion resteront son moyen de saisir le monde : il ne se départ pas de son aisance de conteur, et s'il se réfère à présent à des théories littéraires, manifestant un souci d'objectivité et de réalité, il conserve la sincérité et la bonne humeur de ses débuts. Ainsi son écriture "naturaliste" sera-t-elle optimiste, douée de bonté, et ne portera jamais vraiment une condamnation de la société. Bien au contraire, si la constante présence de l'auteur, exprimée par des points de vue, des sourires, une grande tendresse, ne nuit pas à la rigueur du tableau, elle contribue pourtant à lui donner une légèreté et une fantaisie qui distinguent les livres d'Alphonse Daudet de ceux de l'école naturaliste. Cette grande sensibilité, cette solidarité avec les humbles et les pauvres peut rappeler Charles Dickens.
Le 18 août 1887, il écrivit un violent pamphlet à la suite de la publication de La Terre, un incident que voulut ignorer Zola.
Daudet s'illustra aussi par des piéces de thâtre, des recueils de souvenirs (Trente Ans de Paris. A travers ma vie et mes livres, 1888; Souvenirs d'un homme de lettres, 1888).
En pleine affaire Dreyfus, et malgré les opinions qui les opposaient, Zola prononça un discours ému aux obséques de son ami à qui il avait consacré plusieurs articles, toujours élogieux.





 

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