CONSTANT Benjamin: Biographie, études & analyses des oeuvres

CONSTANT Benjamin: Biographie, études & analyses des oeuvres

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Constant (1767-1830)

Homme politique et écrivain français, mais d’origine suisse (il est né à Lausanne), Benjamin Constant, après une éducation en Allemagne et en Écosse, mena une « vie errante et décousue », selon ses propres termes, avant de s’attacher à Mme de Staël avec qui il eut une liaison orageuse (de 1794 à 1808) parallèlement à deux mariages successifs. Ces orages sentimentaux constituent la matière de ses deux romans, Cécile et Adolphe.[/imgauteur]

L’homme dont la vie sentimentale qu’il raconte dans ses Journaux intimes et, de façon romancée et dramatique dans Adolphe, aurait fait le bonheur des paparazzi est né à Lausanne le 25 octobre 1767 (à cette époque, son compatriote Jean-Jacques Rousseau se cache à Trie-Château…).
Orphelin de mère, Benjamin Constant montre très vite un esprit vif, rendu plus vif encore par une jeunesse cosmopolite. La modestie ne fait pas partie de son vocabulaire, pas plus que la générosité ni… la constance, car il est aux prises avec un fort désir d’être reconnu…
Il arrive à Paris en 1795 en compagnie de Germaine de Staël, dont il a fait la connaissance un an plus tôt dans le château de celle-ci, à Coppet, et qu’il décrit sous les traits de Mme de Malbée dans Cécile, son roman posthume.
Il achète les restes de l’Abbaye d’Hérivaux en 1796. Décidé à "percer" en politique, il estime que ce domaine de jardins, de terres, de vignes et de bois à huit lieux de Paris l’aidera à obtenir la nationalité française et la reconnaissance de ses pairs. Madame de Staël séjourne quelques mois à Hérivaux en 1797 puis 1798. Une fille, Albertine, naît de son union avec Benjamin. Leur amour dure quatre-cinq ans et sera suivi de relations espacées et tumultueuses pendant une vingtaine d’années.
À Hérivaux, Constant rédige Des réactions politiques et Des effets de la Terreur.
En 1796 est publié son essai De la force du gouvernement actuel de la France et de la nécessité de s’y rallier, qui le rend célèbre aussitôt.
Par l’entremise de Germaine, il est nommé fin 1799 au Tribunat, une assemblée législative qui siège au Palais-Royal et s’éteindra en 1807. Mais être lié à Mme de Staël et être « libéral », ce n’est pas mettre tous les atouts dans son jeu face à Bonaparte… De plus, sans tarder, Benjamin se fait remarquer par ses prises de position pour les libertés et contre ce dernier, qui obtient en 1802 l’éviction de Constant du Tribunat en 1802.
Mme de Staël est chassée de Paris fin 1803 (son mari est décédé en mai 1802) et Constant prend également le chemin de la Suisse. Jusqu’à la chute de l’Empire en 1814, ces deux exilés partagent ou non leur exil, en fonction de l’humeur.
Benjamin aimerait bien épouser Germaine, mais une baronne n’épouse pas un parvenu.
Il attend 1815 pour être un « vrai » homme politique et être nommé au Conseil d’Etat…
Toute sa vie, Constant est joueur. Il perd au jeu des sommes colossales. Et la politique est à ses yeux bien sûr une affaire de grands principes (Constant est - comme Chateaubriand - le grand défenseur des libertés), mais aussi de paris sur les hommes. Comment expliquer autrement, par exemple, qu’il mise tout sur Napoléon pendant les Cent jours en 1815, alors qu’il a passé les quinze années précédentes à le combattre ? En politique comme autour d’une table de jeu, son flair est identique : il perd.
En 1816, lorsque Louis XVIII réintègre ses quartiers après les Cent jours qui s’achèvent sur Waterloo, Constant s’exile à Londres, puis en Belgique. Il regagne Paris en décembre et s’engage dans la presse libérale.
En 1819, le voilà enfin élu député. Ses talents d’orateur égalent ceux de sa plume. Une conférence qu’il donne en 1819 sous le titre De la liberté des anciens comparée à celle des modernes contribue à fonder le libéralisme politique en France.





 

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