SARTRE Jean-Paul: Biographie et analyses des oeuvres

SARTRE Jean-Paul: Biographie et analyses des oeuvres

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Sartre Philosophe, avant tout, Sartre est aussi romancier, essayiste et auteur dramatique. Son premier ouvrage philosophique, l'Imagination (1936), fut suivi de l'Imaginaire (1940), étude inspirée de Husserl sur la nature de l'image et sur la "conscience imageante". C'est avec L'Être et le Néant (1943) qu'il jette les fondements d'un Existentialisme athée qui engendre une morale de l'engagement et de la responsabilité, ébauchée dans L'Existentialisme est un humanisme (1946), ainsi qu'une philosophie de l'histoire, qui apparaît comme une tentative de conciliation de l'existentialisme sartrien et du marxisme (Critique de la raison dialectique, 1960).

Sartre chercha à illustrer sa pensée dans des romans (la Nausée, 1938; les Chemins de la liberté, 1945-1949), des nouvelles (le Mur, 1939), des pièces de théâtre (les Mouches *, 1943; Huis clos, 1944; la Putain respectueuse, 1946; les Mains sales *, 1948; le Diable et le Bon Dieu, 1951; les Séquestrés d'Altona, 1959).
Il réunit ses nombreux essais de critique philosophique, littéraire, politique ou sociale dans Situations (1947-1976), donna un récit autobiographique (les Mots, 1964) et appliqua une méthode de "psychanalyse existentielle" à l'étude de Baudelaire (1947), de jean Genet (Saint Genet, comédien et martyr, 1952) et de Flaubert * (l'Idiot de la famille, 1971-1972). Sartre refusa, en 1964, le prix Nobel de littérature qui lui était attribué. À la Libération, il a tenté de grouper les éléments de gauche non communistes dans un Rassemblement démocratique révolutionnaire et fonda en 1945 la Revue les Temps modernes; il fut le premier directeur du quotidien Libération (1973)
Une des valeurs dominantes de l'éthique sartrienne est l'engagement. Le pas décisif que Sartre a fait faire à la notion d'engagement a été son extension au domaine littéraire, en particulier lors de la fondation de la revue Les temps modernes. Selon Sartre, tout ce qu'écrit un écrivain l'engage, c'est-à-dire lui crée des obligations vis-à-vis de ses contemporains. C'est donc à eux qu'il doit s'adresser en participant à leurs luttes par ses écrits: "La parole est action", écrit-il.
Il en découle une conception de la littérature qui a été exposée par Sartre dans Qu'est-ce que la littérature ? (1947).
Dans ce livre fondamental, la grande nouveauté, jusque là non exprimée, est qu'une importance égale doit être donnée à l'écrivain et au lecteur dont "l'effort conjugué" engendre l'?uvre de l'esprit. Ainsi sont jetées les bases d'une conception «sociologique» de la littérature dans laquelle l'acte littéraire devient un phénomène de communication.
De fait, Sartre a entrepris avec bonheur de mettre en application son éthique existentialiste dans des oeuvres littéraires et notamment des oeuvres théâtrales. Moins consciemment, Albert Camus a fait de même.
Ni l'un, ni l'autre n'ont eu de postérité littéraire directe, même si parfois des mouvements aussi contradictoires que le Nouveau roman ou le "théâtre de l'absurde" ont pu se réclamer d'eux. Cela peut être considéré comme vrai du théâtre de Jean Genêt auquel Sartre a consacré plusieurs études, mais d'une manière générale, la vague structuraliste a été hostile aux orientations existentialistes, jugées trop humanistes.

Source: http://rabac.com




 

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