RACINE Jean: Biographie, études et analyses des oeuvres

RACINE Jean: Biographie, études et analyses des oeuvres

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Racine Poète dramatique. Orphelin à 4 ans, d'abord élève chez les religieuses de Port-Royal (foyer du Jansenisme), où sa tante était abbesse, il acheva ses études au collège d'Harcourt où il reçoit l'enseignement de la philosophie. Après avoir vainement tenté d'entrer dans la carrière ecclésiastique en 1661, il vint s'établir à Paris en 1663, où, très tôt, il se lia avec Boileau et La Fontaine en même temps qu'il se déterminait pour un carrière d'auteur, une décision vivement condamnée par ses amis jansénistes qui lui interdirent de revenir à Port-Royal tant qu'il n'aurait pas renoncé au théatre.

Il fit représenter la Thébaïde (1664) par la troupe de Molière puis confia Alexandre (1665) aux comédiens de l'Hôtel de Bourgogne (qui accueillera toutes ses pièces après sa brouille avec Molière. Les dix années suivantes furent fécondes en chefs-d'oeuvre: Andromaque (1667), qui fut un triomphe, Les Plaideurs (1668), son unique comédie, puis Britannicus (1669), Bérénice (1670), Bajazet (1672), Mithridate (1673), Iphigénie (1674) et enfin Phèdre (1677), qu'une cabale fit échouer sans affecter sa gloire. Cette même année, et malgré les succès remportés auprès du public et de la Cour, Racine renonça au théâtre pour occuper la charge d'historiographe du roi (avec Boileau) et se maria.
Réconcilié avec ses anciens maîtres de Port-Royal (avec lesquels il s'était brouillé en 1666), il mena dès lors une vie dévote en grande partie consacrée à l'éducation de ses sept enfants. Toutefois, sur la demande de Mme de Maintenon, il écrivit encore deux pièces à thèmes bibliques pour les jeunes filles de l'école de Saint-Cyr: Esther (1689) puis Athalie (1691) dont le parti dévot parvint à empecher la representation hors de Saint-Cyr. Durant les dernières années de sa vie, il se tourna de plus en plus vers Port-Royal, persécuté) (rédigeant dans le secret son remarquable Abrégé de l'histoire de Port-Royal), ce qui lui valut une certaine disgrâce auprès du roi. Réconcilié avec Port-Royal depuis 1677 et absous de ses égarements par ses anciens maîtres, il fut enterré dans le monastère janséniste.
Outre sa grande science de l'art dramatique qui fait de lui un modèle, Racine, poète de la passion, plus lyrique qu'héroïque, maîtrise un style toujours approprié au caractère et à la situation de ses personnages. Sa langue, élégante et sobre, se distingue par un usage précis des termes et par des alliances inattendues de mots. La souplesse, la variété des rythmes, la douceur des sons, souvent étouffés, donnent au vers racinien "une harmonie et un charme d'une perfection dramatique absolue" dit de lui Voltaire* qui crut pouvoir, mais en vain perpétuer le genre et en être un illustre représentant). Académie française (1673).





 

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