PREVOST d'EXILES dit Abbé PREVOST: Biographie et analyses

PREVOST d'EXILES dit Abbé PREVOST: Biographie et analyses

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Prevost Antoine-François Prévost, dit l’abbé Prévost (1697-1763).
Cet écrivain eut une vie mouvementée, romanesque, fertile en légendes et pleine de zones
d’ombre d’autant qu’en 1844, ses papiers furent brûlés par un héritier mal avisé.


Né à Hesdin, près de Montreuil-sur-Mer, le 1er avril 1697, dans une famille de magistrats,
Antoine-François Prévost fait en 1711 et en 1712 de brillantes études au collège de jésuites de
sa ville natale. A la suite d’une intrigue amoureuse, il s’enfuit du collège et s’enrôle dans l’armée royale. Puis après la fin de la guerre de succession d’Espagne, il redevient civil et reprend le cours de ses études chez les jésuites. Il disparaît à nouveau et entre 1716 et 1719, sa vie est obscure. Puis il s’expatrie en Hollande. Il décide ensuite de rentrer dans les ordres ; les bénédictins de l’abbaye de Saint-Wandrille, près de Rouen, l’accueillent dans leur communauté. Le 9 novembre 1721, il fait sa profession de foi à l’abbaye de Jumièges.
Ordonné prêtre en 1726, il officie le même année à Saint-Germain-des-Prés. Il devient alors homme de lettres. Pensionné, il s’occupe de travaux historiques et commence la rédaction des
Mémoires et aventures d’un homme de qualité qui s’est retiré du monde. Il publie sans nom d’auteur les tomes I à IV en 1728.
Sa vie est marquée par de nouvelles vicissitudes : à la suite d’un conflit avec le supérieur général de l’Ordre, il s’enfuit de l’abbaye de Saint-Germain-des-Prés, il s’enfuit (pour échapper à un mandat d’arrêt) en Hollande puis en Angleterre. Il profite de son exil londonien pour transformer son patronyme en celui de Prévost d’Exiles. Protégé par l’évêque de Canterbury, il découvre le théâtre élisabéthain. Après une histoire galante (probablement avec la fille de son hôte, John Eyles, membre du Parlement et sous-directeur de la South Sea Company), il retourne en Hollande à la fin de l’année 1730. Il vit à Amsterdam en compagnie d’une certaine Lenki Eckardt qui l’entraînera dans les aventures les plus rocambolesques.
Il écrit beaucoup : il publie en 1731 Le philosophe anglais ou Histoire de Monsieur Cleveland, fils naturel de Cromwell et la suite des Mémoires d’un homme de qualité dont le tome VII est l’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut.
Criblé de dettes et poursuivi par ses éditeurs qui font vendre ses meubles, il s’enfuit en Angleterre avec Lenki en 1733. Il fonde à Londres un périodique, le Pour et Contre qui paraîtra jusqu’en 1740. C’est à cette date qu’est réimprimée à Rouen l’Histoire du chevalier Des Grieux et de Manon Lescaut. Le livre est saisi, Prévost est arrêté à Londres pour tentative d’escroquerie. Libéré, Prévost semble s’assagir. Il obtient du pape son pardon, rentre en France où il est astreint à faire retraite dans une abbaye près d’Evreux en 1735. Une nouvelle édition de Manon est saisie car le roman est jugé licencieux.
Fin 1735 l’abbé rentre à Paris, devient aumônier sans pension du prince de Conti. Dès lors, pour subsister, il lui faut beaucoup écrire. Il termine Cleveland, écrit en 1739 Le Doyen de Killerine, en 1740 l’Histoire de Marguerite d’Anjou, reine d’Angleterre, l’ Histoire d’une Grecque moderne, Les Mémoires pour servir à l’histoire de Malte ou histoire de la jeunesse du Commandeur, Les Campagnes philosophiques de Monsieur de Montcal. La publication de Manon est enfin autorisée (réimpression à Amsterdam et Paris en 1737).
Malgré ses succès de librairie, ses graves difficultés financières l’obligent à repartir en exil, à
Bruxelles puis à Francfort. Là encore, nouvelle zone d’ombre sur sa vie. Grâcié, il revient à Paris et s’installe à Chaillot. C’est là qu’il traduit Clarisse Harlowe de Richardson en 1751, publie en 1753 à Amsterdam chez Didot une édition de sa Manon. Puis il ’installe à Saint- Firmin, à proximité de Chantilly, où il commence à rédiger l’Histoire de la maison de Condé.
Il passe sa vieillesse dans sa maison de Saint-Firmin en compagnie de sa gouvernante. Il
retrouve la foi et songe à écrire des ouvrages de piété. Il meurt d’une attaque d’apoplexie en
1763.




 

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