MAROT Clément: Biographie et analyses des oeuvres

MAROT Clément: Biographie et analyses des oeuvres

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Marot 1496-1544


Au XVI-e siècle, riche en littérature, la poésie est inférieure à la prose, phénomène qui n’aura de réplique qu’au XVIII siècle. Les belles théories ne manquent pas, l’enthousiasme poétique non plus, mais les muses n’y sont pas toujours présentes.
Les poètes se divisent en deux écoles : celle des Rhétoriqueurs, continuateurs des plus belles traditions du Moyen Âge, dont Marot est le représentant le plus important, et celle de Ronsard qui est la véritable école de la Renaissance.
Clément Marot était le fils d’un poète assez renommé dans son temps, Jean Marot, protégé par Anne de Bretagne, puis par François I-er et qui appartenait à l’école des Rhétoriqueurs. Clément Marot est né en 1495 à Cahors. Il ne reçoit pas une éducation trop soignée, il apprend peu de latin et moins de grec. En 1519 il devient valet de chambre de Marguerite d’Angoulême, soeur de François I-er. Sa charge est honorifique, mais lui assure la protection de la future reine de Navarre. En 1527 il succède à la fonction de son père au service du roi François Ier.
L’époque était assez trouble. Les autorités ecclésiastiques s’inquiètent des progrès de la Réforme et prennent des mesures des plus sévères. Dans ces conditions, en 1526, Clément Marot est dénoncé par une femme d’avoir “mangé le lard”, chose grave, car par son acte il se situait du côté des adversaires de l’Église catholique. Il risque la mort, mais il est tiré de prison par un des ses amis, Lyon Jamet, auquel il adresse l’Épître du Lion et du Rat, d’où, plus tard, devait s’inspirer La Fontaine. Lyon Jamet intervient en sa faveur auprès de l’évêque de Chartres, qui demande le transfert du procès sous sa juridiction et transforme la condamnation à la mort en prison perpétuelle et puis, le libère.
L’année suivante il est de nouveau incarcéré pour avoir attaqué les sergents du guet et délivré un prisonnier. Heureusement il est sauvé par l’intervention du roi qui le prend en son service.
Les deux affaires qui lui ont valu la prison constituent les sources d’inspiration de Clément Marot pour la satire intitulée l’Enfer et pour deux de ses célèbres épîtres, À son ami Lyon et Au roi, pour le délivrer de prison.
La troisième lettre, Au roi, pour avoir été dérobé, date de 1532, lorsqu’étant malade de peste, il est victime d’un vol. Toujours en 1532 éclate l’Affaire des placards. Marot, qui ne se sent pas sécurité, s’enfuit à Navarre, auprès de sa protectrice royale, Marguerite, et puis Ferrare, où la duchesse Rennée de Ferrare, fille de Louis XII, se montre favorable aux idées réformées. Malheureusement, le duc ne manifeste pas les mêmes sympathies et se montre plutôt hostile à la Réforme. Marot part alors pour Venise et, pour obtenir la permission de rentrer en France, doit abjurer dans un cadre officiel, en 1536, à Lyon.
Enfin, quelques années passent sans événements majeurs.
Marot passe son temps à traduire en français les Psaumes, chose qui n’est pas en accord avec les opinions de l’Église catholique et qui passe pour une grosse erreur politique. Le roi ne le soutient plus et alors Marot part pour Genève, pour s’installer plus près de Jean Calvin c’était en 1542. Il ne s’y établit pourtant pas définitivement, s’enfuit à Chambéry et enfin à Turin où il meurt en 1544. Il était âgé de quarante-huit ans.





 

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