MALLARMÉ: Biographie, études et analyses des oeuvres

MALLARMÉ: Biographie, études et analyses des oeuvres

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Mallarme Mallarmé ferme le 19e siècle, en même temps qu’il ouvre le suivant. Il représente à lui seul un point extrême de l’évolution de la littérature, un seuil critique de l’activité du langage, là où la parole et l’écriture cessent d’être une simple monnaie d’échange, des instruments de communication mais poursuivent, sous une forme incantatoire et exigeante, la représentation d’un état pur, inaltérable, que Mallarmé pressent au-delà du monde quotidien et éphémère. Cette représentation de l’Idéal, que seul Le Livre pourrait contenir, est un exercice sans fin; c’est pourquoi l’écriture de Mallarmé doit se lire comme une tension vers un texte qui serait toujours possible d’améliorer.
Poète, chef de file du Symbolisme , surnommé le "prince des poètes", Mallarmé place très haut son idéal poétique. Dans ses premiers poèmes, d'inspiration baudelairienne, on trouve déjà quelques thèmes qui lui sont propres: refus du réel "parce que vil", goût pour le monde idéal et absolu de l'art.

Avec Hérodiade (commencé en 1864) et l'Après-midi d'un faune (1876) Mallarmé participe assez étroitement du Symbolisme; puis viennent ses poèmes les plus achevés (Prose pour Des Esseintes, 1885), les sonnets (Tombeau d'Edgar Poe, de Baudelaire, de Verlaine. Images, analogies, "correspondances" font maintenant appel aux ressources cachées des mots, à leur "halo", non pour nommer les objets mais pour les suggérer. Hanté par la syntaxe et la linguistique, il se forge une langue à lui, précieuse jusqu'à l'égarement . Poème ou prose, tout est poème pour lui. Quelques pièces, indéfiniment travaillées - il commence Hérodiade en 1864, y travaillera toujours et ne l'achèvera jamais, L'après-midi d'un faune, commencé en 1865, ne paraîtra qu'en 1876 -, l'installent au pinacle de l'avant-garde.
Ses derniers vers sont un sonnet sur Vasco de Gama composé pour le 400ème anniversaire de la découverte de l'Inde.
En I867 prend forme le projet grandiose et absolu de du "Livre", où il veut fixer au poète la mission, insensée peut-être, d'écrire l'oeuvre" qui sublimerait la poésie, soumettrait à l'empire de l'esprit humain le hasard, symbole de l'imperfection même de cet esprit. Ce projet ne verra que des débuts d'accomplissement; Un coup de dès jamais n'abolira le hasard (1897), titre à dessein tautologique, long poème en vers libres, d'une typographie révolutionnaire, est l'aveu pathétique de l'échec d'une telle entreprise.
Réunies sous le titre de Divagations (1897) ses oeuvres en prose permettent une approche plus aisée de son écriture. Son influence sur la littérature du XXème siècle sera considérable (Valéry, Gide, Claudel ..)





 

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