De son vrai nom Ducasse, Isidore est fils d'un diplomate français en Uruguay. Père et fils se supportent difficilement. À quatorze ans, Isidore est envoyé en France pour y poursuivre ses études. Interne au lycée de Tarbes, il travaille beaucoup, et montre un comportement sauvage. Une fois délivré du lycée et de l'internat, il mène à Paris la vie solitaire qui lui convient. Il s'enferme dans une modeste chambre et se plonge dans la lecture et l'écriture. "Je suis chez moi à toute heure du jour." |
En 1869 paraissent Les Chants de Maldoror qui racontent l'extraordinaire métamorphose de Maldoror, l'ange déchu qui devient tour à tour aigle, poulpe, tarentule et requin. Le public est choqué par les invectives et les fantasme étranges de Lautréamont. Son éditeur lui demande d'atténuer ses de " violences de style ". L'écrivain accepte et annonce qu'il " ne veut plus chanter que l'espoir ". Il écrit ainsi Poésies, qu'il signe Isidore Ducasse. Mais il meurt la même année à 24 ans.
Redécouverte par les Surréalistes, séduits par la violence d'une poésie conduite aux marges de la folie et de la mort, échappant à la définition traditionnelle du genre de la poésie, cette oeuvre, mélange de récit épique et de prose poétique, jouant sur le réalisme et le fantastique, expose les aventures déroutantes de l'énigmatique Maldoror qui exhibe avec cruauté les délices et les inquiétudes de ses métamorphoses.