LA FAYETTE Madame de: Biographie et analyses des oeuvres

LA FAYETTE Madame de: Biographie et analyses des oeuvres

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Lafayette (1634-1693)
Elle était considérée comme la quintessence des précieuses bien que née d'une famille noble et appauvrie. Les études latines, italiennes et de l'hébreu faisaient partie de son quotidien. Boileau la considérait la femme de France qui avait le plus d'esprit et qui écrivait le mieux.
Séparée de son mari, elle s'installa à Paris, où elle a tenu un salon fréquenté par Ménage, Segrais, le prince de Condé, un confident; Madame Scarron, future marquise de Maintenon, le Cardinal de Retz, Madame de Sablé, la Marquise de Sévigné ainsi que La Rochefoucauld, son tendre ami et figure dominante de ce salon.

Dame d'honneur d'Anne d'Autriche, puis confidente d'Henriette d'Angleterre (elle rédigea son histoire) elle fréquente la cour, cadre et modèle de ses romans dont la Princesse de Clèves (parution anonyme en1678) fut son chef-d'oeuvre, ouvrant la voie au roman d'analyse ou roman psychologique moderne.
Cet ouvrage passe pour le chef-d'oeuvre du roman classique et pour le modèle du roman d'analyse psychologique. Écrit à la troisième personne, il s'attache à décrire les progrès d'une passion impossible entre l'héroïne éponyme du roman, mariée au prince de Clèves, et le duc de Nemours. Toute une tradition romanesque au XVIIème siècle est fondée sur l'analyse du sentiment amoureux, en particulier les romans précieux, romans fleuves alourdis d'interminables digressions qui tentent de décortiquer les mécanismes du coeur. Héritier de cette tradition, la Princesse de Clèves doit son exceptionnelle réussite à ce qu'il associe de façon équilibrée l'action et l'analyse psychologique, dans le cadre d'un récit bref, ayant pour toile de fond historique la vie à la cour d'Henri II. De fait, le personnage principal se sert de sa faculté d'introspection comme d'une arme pour lutter contre l'appel de la passion. Évoquant un amour refusé, plutôt qu'un amour impossible, cette oeuvre s'inscrit dans la lignée d'un pessimisme moral, sensible chez Racine et La Rochefoucauld
Elle a laissé d'autres romans, très brefs ( La Princesse de Montpensier, la Comtesse de Tende , et des Mémoires de la cour de France pour les années 1688 et 1689 (parus en 1731).
Son oeuvre romanesque révèle une vision pessimiste de la vie de cour et de passion amoureuse, où la vertu et l'honneur ne sont plus les garants du bonheur.




 

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