CORNEILLE Pierre: Biographie, études et analyses des oeuvres

CORNEILLE Pierre: Biographie, études et analyses des oeuvres

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Corneille Issu d'une famille de gens de robe, il occupe lui-même une charge d'avocat et bien que cela lui demande beaucoup de travail, il se met à écrire pour la scène et connait déjà un grand succès dès sa première pièce, une comédie, Mélite (1629). Avec Clitandre (1631), sa première Tragi-comédie, il est moins heureux. Il écrit alors une série de quatre comédies qui l'établissent d'emblée comme le plus important auteur comique de son temps : la Veuve, la Galerie du Palais, la Suivante et la Place Royale.

En 1635, Richelieu crée l'Académie Française, et pensionne les "cinq auteurs", dont Corneille, qui fournissent des pièces de commande. Cette même sera sa première tragédie, Médée (1635) et, l'année suivante, cette troublante comédie baroque qu'est l'Illusion comique*,une Comédie à " tiroirs".
Corneille, à ce moment-là, est surtout connu pour ses talents comiques, ses vers qui sonnent avec force et un sens de la construction supérieur à celui de ses contemporains. Rien ne laisse vraiment présager le Cid.
Le Cid connaît un tel triomphe, qu'il provoque une crise culturelle : Corneille vient de montrer en effet à la France les possibilités du théâtre et la véritable puissance du médium. Un violent débat public - la querelle du Cid - s'ensuit; on reproche à la pièce son immoralité, son manque de respect des règles (que l'on tente d'établir à cette époque), ses faiblesses dramaturgiques et... ses fautes de français. En fait, au-delà du Cid, c'est du théâtre même qu'on discute : la France découvre avec effroi ce que l'on savait depuis des décennies en Espagne ou en Angleterre : que le théâtre est la plus puissante technologie de communication de ce temps. Et la société française croit qu'il est important de la réglementer.
Ce triomphe inaugure ensuite la période des "oeuvres où son génie oratoire élabore, dans la fascination de l'héroïsme, un théâtre qui est une véritable"école de grandeur d'âme" (Voltaire dans ses Commentaires sur Corneille) et où pointe une conception néo-stoïcienne de la vie: Horace (1640), Cinna (1641), Polyeucte (1642), Rodogune (1644), Nicomède (1651).
En 1643, il donne une autre comédie le Menteur, et entre à l'Académie française sous Mazarin en 1647, mais l'échec de Pertharite (1651) l'éloigne du théâtre pendant sept ans. Il y revient avec, entre autres, Oedipe (1659) sa douzième tragédie, dans ce haut lieu qu’est l’hôtel de Bourgogne (quartier des Halles). Si le jeune roi, la reine et la cour applaudissent longuement, comparée à Horace, Cinna et Polyeucte, ?dipe est pourtant loin d’être son chef-d’oeuvre. Mais autour de 1660, le climat politique et intellectuel de la France se renouvelle complètement. Le souvenir de la Fronde s’est effacé. Sous la poigne de Mazarin, la restauration de l’autorité centrale s’est accompagnée d’une reprise en main des arts et des lettres. Suivront Sertorius (1662), Agésilas (1666), Attila (1667).
Avec l’instauration de la monarchie absolue, les aristocrates deviennent courtisans. L’affirmation de la grandeur et de la liberté de l’homme, l’apologie des vertus de générosité et de courage ne sont plus de mise. La tragédie cornélienne, dont les enjeux sont l’honneur et la gloire, prend soudain un coup de vieux et peu à peu son prestige est entamé par les succès du jeune Racine (échec de Tite et Bérénice, 1670). Il échoue de nouveau avec Pulchérie (1672). Suréna (1674) est sa dernière oeuvre dramatique.
En 1662, il quitte Rouen pour Paris, où il meurt presque oublié.


Dramaturge, l'un des fondateurs de la tragédie classique française, qui reprend conventionnellement, mais aussi avec une certaine liberté, les usages des tragédies grecques antiques, son style est souvent héroïque, grandiloquent, pompeux, très vieilli mais unanimement admiré. Ses Héros sont spécifiques à sa conception de la Tragédie :"Il peint les Romains; ils sont plus grands et plus Romains dans ses vers que dans leur histoire"dit de lui La Bruyère.
Les trente-six pièces de Corneille forment un ensemble diversifié. Il laisse une étonnante galerie de héros : droits, héroïques, admirables. Il se situe dans un champ moral que Racine fera éclater, les héros raciniens étant tout, sauf admirables. Il aura aussi créé un type de situation - le fameux dilemme cornélien - où le héros, quoi qu'il fasse, perd quelque chose d'essentiel.
Racine, son jeune rival le supplantera en donnant à la tragédie un souffle poétique.

Source: http://rabac.com



 

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