CHÉNIER André: Biographie, études et analyses des oeuvres

CHÉNIER André: Biographie, études et analyses des oeuvres

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Chenier Né à Constantinople, où son père faisait office de consul et d'une mère qui se voulait grecque, André Chénier vouera toute sa vie un culte à la Grèce. Après avoir été tenté par une carrière militaire, il préfère en définitive voyager, goûter aux plaisirs mondains et fréquenter dans le salon de sa mère des poètes et des artistes. Secrétaire d'ambassade à Londres en 1787, il poursuit son ambition littéraire, accueille la Révolution avec enthousiasme mais en 1790, son "Avis au Peuple Français sur ses véritables ennemis" ainsi que l’ensemble de ses articles politiques, très engagés, le désignent au ressentiment de la Convention. Son ardeur agressive le perdra; il mourra guillotiné.

Son éducation étant très marquée par la culture antique, André Chénier nous laisse une oeuvre dont l'inspiration et la forme sont inspirées de la Grèce et de la Rome antiques : il emprunte à la culture grecque des formes telles que l'Elégie, ou les Iambes (Vers composé de deux syllabes, une brève et une longue, beaucoup utilisé dans l'Antiquité grecque, primitivement utilisé dans la poésie satirique), ainsi que des sujets mythologiques.
Cependant, il apporte un souffle nouveau de sensibilité dont nous verrons qu'elle se situe dans la lignée des Romantiques, au siècle suivant. Il instaure en effet une sorte de renouveau poétique en réhabilitant notamment l'inspiration avant les Romantiques, dans un XVIIIème siècle qui considérait la poésie comme un jeu et une simple technique. Il renouvelle tout particulièrement la doctrine de l'imitation : alors que le classicisme imitait les anciens dans un style que certains qualifient d'ornement artificiel, Chénier organise de façon personnelle cette admiration pour la Grêce Antique.
On peut noter aussi l'engagement civique de Chénier qui transparaît dans ses oeuvres : il est à la croisée des chemins entre la poésie et l'engagement philosophe du temps.
C'est finalement toute la personne de Chénier que l'on retrouve dans ses vers : sa sensibilité jusqu'au moment ultime de sa mort. Son oeuvre est marquée par une inspiration sincère et ardente, et par le culte de l'art.
Non publié de son vivant, à l'exception de deux pièces inspirées par les circonstances révolutionnaires, ses oeuvres ne parurent qu'en 1819 et eurent un considérable succès. Les poètes modernes, à commencer par les jeunes écrivains de la génération romantique qui émergeait, le revendiquent comme leur précurseur, car dans toute sa poésie comme dans sa vie il enseigne que la Poésie, la seule vraie, engage l’Homme tout entier. Victor Hugo parle d'un "romantique parmi les classiques." On retrouve l'influence de Chénier dans La Fille de Jéphté de Vigny, Les Orientales de Hugo, Nuit de Mai de Musset ou encore Le Lac de Lamartine
Les poètes du Parnasse sauront eux aussi apprécier Chénier comme un précurseur de l'Art pour l'art, de l'art pur et de la poésie plastique (poésie qui consiste à dépeindre des mouvements gracieux, des poses plastiques).
Au XXème siècle, René Char dans Feuillets d'Hypnos s'y réfèrera




 

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