ORWELL Georges - Biographie, études et analyses des oeuvres

ORWELL Georges - Biographie, études et analyses des oeuvres

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orwell_george Né aux Indes en 1903, d'une famille anglo-indienne, il fit ses études à Eton grâce à une bourse, mais ne les poursuivit pas au-delà du collège car il ne s'intégra pas à ce milieu. En 1922, la carrière aux Indes étant alors commune pour un fils de famille victorienne déclassée, il devint, à vingt ans, fonctionnaire de police impériale en Birmanie. Il fut ainsi «aux premières loges pour voir les basses besognes de l’Empire», et ce fut de là que data sa répulsion définitive pour «toute forme de domination de l’homme par l’homme».
«À ce moment-là, l’échec seul me paraissait vertueux. L’idée même de "réussir" suffisamment pour arriver à gagner quelques centaines de livres par an me semblait spirituellement hideuse.» Il partit pour la Birmanie, où il entra dans la police impériale des Indes et s'amusa à tuer des éléphants prédateurs, pendit des délinquants et contracta la détestation de l'impérialisme et du colonialisme. Il profita d'un congé qu'il passait en Angleterre en 1928 pour donner sa démission et annoncer à sa famille son désir de devenir écrivain, de vivre dès lors de sa plume. Pour ne pas être une charge, il emménagea dans une chambre des quartiers pauvres et s'attela au travail. Son horreur de la domination le fit s'intéresser au sort des déshérités. Ayant acheté des vêtements d'occasion, il s'enfonça dans les bas-fonds de Londres, enquêta sur les affreuses conditions de vie des ouvriers anglais pendant la Grande Dépression, visita les maisons, prit pension dans les foyers ouvriers, descendit dans la mine, y laissa une partie de sa santé. Cela lui valut d’être surveillé par la police politique anti-subversive qui s’inquiétait des gens de gauche. Or il ne militait pas, était à gauche mais était indépendant d’esprit, détestait les socialistes comme les communistes, les marxistes purs et durs, étant plutôt anarchiste.
En 1928, il partit pour Paris où, dans des revues, il publia des essais, notamment sur le chômage. S’inspirant de ses expériences personnelles, il écrit Down and out in London and Paris (La Vache Enragée ou Dans la dèche à Paris et à Londres), récit de sa condition de clochard dans les deux capitales entre 1928 et 1934. Il y décrit la vie marginale des gens de la rue, de leurs galères quotidiennes pour trouver un emploi, un peu de nourriture ou un refuge où passer la nuit. Il enchaîne lui-même plusieurs petits boulots pour survivre : maître d’école, employé de librairie, plongeur dans un restaurant parisien, trimardeur (vagabond, et particulièrement ouvrier allant de ville en ville pour chercher un travail)... « Voilà le monde qui vous attend si vous vous trouvez un jour sans le sou », expliquera George Orwell quelques années plus tard. Les rencontres que George Orwell fit durant ces années le marqueront à jamais, et il regrettera même de ne pas avoir connu Mario ou Paddy, des hommes rencontrés dans la misère, de manière plus intime.
En 1936, il s’engage dans la guerre civile espagnole dans les rangs du P.O.U.M (Parti Ouvrier d’Unification Marxiste), parti trotskiste de volontaires étrangers, et combat au front en Aragon. Son épouse le rejoint et trouvera un poste de secrétaire au bureau du Parti International du travail à Barcelone. En 1937, George sera blessé d'une balle dans la gorge à Huesca. Les enjeux politiques de la guerre lui apparaissent alors de plus en plus troubles; en effet, il s’aperçoit que l’anéantissement du fascisme et la libération de l’Espagne ne sont en réalité qu’un prétexte pour les différentes factions d’obtenir le pouvoir absolu des forces républicaines. Dans Homage to Catalonia (Catalogne libre ou Hommage à la Catalogne) écrit en 1938, George Orwell décrit les dissensions complexes existantes entre les différents partis (P.S.U.C, P.O.U.M, F.A.I., U.G.T et autres C.N.T), au point de faire un appendice spécial sur ce sujet à la fin de son ouvrage où il explique les actions des communistes cherchant à se débarrasser des anarchistes. Le totalitarisme stalinien et l’organisation sclérosée des démocrates finiront par le démoraliser et lui faire fuir la guerre. Il part pour le Maroc où il est mobilisé en tant que sergent. Il sera réformé en 1939.
Il retourne travailler quelques temps, en Angleterre dans les usines la nuit pour gagner sa vie. Il trouve finalement un poste de speaker à la B.B.C. En 1943, il devient directeur de l’hebdomadaire The tribune, puis envoyé spécial de The Observer en Allemagne et en France en 1945 où il est chargé d’observer la vie politique.
A la fin de sa vie, George Orwell sera frappé par la tuberculose, il continuera cependant d’écrire, et en 1945, il publiera Animal Farm (Les animaux partout ou La République des animaux ou La ferme des animaux), satire du modèle politique stalinien, mettant en scène des animaux prenant les pouvoirs des mains des humains.
Mais, s'il est une œuvre de George Orwell qu’il faut absolument connaître, c’est son chef-d’œuvre, au sens premier du mot, 1984 , écrit en 1949, sur l'île de Jura, où il s'était installé trois ans plus tôt. Le roman paraît à Londres et New York. Roman d’anticipation dénonçant la dérive des systèmes politiques et sociaux, dans lequel George Orwell fait prendre conscience à son personnage (Winston Smith), un simple fonctionnaire, de l’infernal système dans lequel ses libertés sont habilement anéanties par une administration omniprésente et omnipotente. Le roman sera traduit dans plus de 60 langues, sa diffusion sera telle que cette description d’un monde totalitaire est aujourd’hui considérée comme un classique indémodable de la littérature britannique et mondiale, ne serait-ce que par la fameuse figure de « BIG BROTHER IS WATCHING YOU ».





 

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