MAERTERLINCK Maurice (Biographie et analyses de l'oeuvre)

MAERTERLINCK Maurice (Biographie et analyses de l'oeuvre)

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Maeterlinck Ecrivain belge, né à Gand, Maurice Maeterlinck est considéré comme l’un des grands poètes symbolistes. La publication de son recueil de poésie Serres chaudes (1889) et la pièce de théâtre La Princesse Maleine attire en 1890 l’attention d’Octave Mirbeau, lequel déclare qu’il s’agit là de “ l’oeuvre la plus géniale de ce temps ”, plaçant son auteur au-dessus de Shakespeare. Maeterlinck composera également en 1896 le recueil Douze chansons. Maeterlinck est avant tout un auteur dramatique, très imprégné par le mysticisme flamand et les paysages de la Flandre. Il a exploré les chemins de l’intériorité en quête de l’indicible et de l’invisible. Avec Villiers de l’Isle-Adam, il a ouvert la voie à un nouveau théâtre.
Influencé par Wagner, Villiers de l’Isle-Adam opte pour un symbolisme flamboyant, surchargé, ostentatoire tant dans le texte que dans le décor. Son drame Axel, publié de façon posthume (1890), illustre ses préoccupations métaphysiques, montre l’amour plus fort que la mort tout en conférant à l’autre monde une valeur supérieure. En revanche, Maeterlinck s’oriente vers une esthétique dépouillée, tournant le dos au pittoresque et à l’éloquence, au risque même de nier la théâtralité à la recherche d’un théâtre mental. La poésie féerique de Pélléas et Mélisande, imprégnée de légendes et d’onirisme a inspiré Debussy dans son opéra du même titre (créé à Paris à l’Opéra-Comique, en avril 1902) qui assura la notoriété de la pièce tout au long du XXe siècle. Citons parmi ses autres pièces symbolistes, notamment : La Mort de Tintagiles, Intérieur, Les Aveugles. Ce monde onirique et cet univers de légendes influencera les surréalistes, tel Apollinaire.
Les années 1896-1897 marquent un tournant, Maeterlinck prend ses distances avec le symbolisme et son inspiration est moins morbide, son écriture plus sobre, en quête de silence. Il écrit pour le théâtre : Ariane et Barbe Bleue (1901), Monna Vanna (1902), L’Oiseau bleu (1908)... Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1911. Il meurt près de Nice en 1949.

Le Prix Nobel qui échoit à Maurice Maeterlinck en 1911 a une triple signification. Il couronne tout d’abord une œuvre quadruple, faite qu’elle est de poésie, de théâtre, d’essai et de traduction et qui a profondément marqué des personnalités aussi différentes que Rilke, Musil, Pessoa, Breton, Gracq et Artaud. Il consacre ensuite l’esthétique symboliste qui s’est lentement affirmée, entre décadentisme verlainien et métaphysique mallarméenne. Il constitue enfin la première légitimation d’une littérature francophone extra-hexagonale. En effet, si les provinces belgiques ont de tout temps participé à l’aventure culturelle française, il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir s’y affirmer une littérature solide, qui est le fait aussi bien de Flamands que de Wallons (à cette époque, la bourgeoisie a partout opté pour le français). Mais cette francité est contrebalancée par des traits exotiques de nordicité.




 

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