Ecrivain belge, né à Gand, Maurice Maeterlinck est considéré comme l’un des grands poètes symbolistes. La publication de son recueil de poésie Serres chaudes (1889) et la pièce de théâtre La Princesse Maleine attire en 1890 l’attention d’Octave Mirbeau, lequel déclare qu’il s’agit là de “ l’oeuvre la plus géniale de ce temps ”, plaçant son auteur au-dessus de Shakespeare. Maeterlinck composera également en 1896 le recueil Douze chansons. Maeterlinck est avant tout un auteur dramatique, très imprégné par le mysticisme flamand et les paysages de la Flandre. Il a exploré les chemins de l’intériorité en quête de l’indicible et de l’invisible. Avec Villiers de l’Isle-Adam, il a ouvert la voie à un nouveau théâtre. |
Les années 1896-1897 marquent un tournant, Maeterlinck prend ses distances avec le symbolisme et son inspiration est moins morbide, son écriture plus sobre, en quête de silence. Il écrit pour le théâtre : Ariane et Barbe Bleue (1901), Monna Vanna (1902), L’Oiseau bleu (1908)... Il reçoit le Prix Nobel de littérature en 1911. Il meurt près de Nice en 1949.
Le Prix Nobel qui échoit à Maurice Maeterlinck en 1911 a une triple signification. Il couronne tout d’abord une œuvre quadruple, faite qu’elle est de poésie, de théâtre, d’essai et de traduction et qui a profondément marqué des personnalités aussi différentes que Rilke, Musil, Pessoa, Breton, Gracq et Artaud. Il consacre ensuite l’esthétique symboliste qui s’est lentement affirmée, entre décadentisme verlainien et métaphysique mallarméenne. Il constitue enfin la première légitimation d’une littérature francophone extra-hexagonale. En effet, si les provinces belgiques ont de tout temps participé à l’aventure culturelle française, il faut attendre la seconde moitié du XIXe siècle pour voir s’y affirmer une littérature solide, qui est le fait aussi bien de Flamands que de Wallons (à cette époque, la bourgeoisie a partout opté pour le français). Mais cette francité est contrebalancée par des traits exotiques de nordicité.