GRAFFIGNY Françoise de: Biographie, études et analyses

GRAFFIGNY Françoise de: Biographie, études et analyses

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Graffigny 11 février 1695 – 12 décembre 1758
Née Françoise Paule d’ISSEMBOURG du BUISSON d'HAPPONCOURT, le 11 février 1695, place de la Carrière à Nancy, Madame de GRAFFIGNY prit possession de cette demeure – jusqu'alors propriété de sa mère, Marguerite Christine CALLOT au lendemain de son mariage, le 19 janvier 1712. Estimée de la population de Villers les Nancy, elle dut à son grand regret, quitter le château en 1718 pour échapper aux brutalités de son mari. Les attentions de la régente, Elisabeth Charlotte de LORRAINE, lui valurent d'entrer à la cour de Lunéville en qualité de dame d'honneur. Elle s'y attira très vite les sympathies et constitua un cercle de beaux esprits, salué par VOLTAIRE et Emilie du CHATELET.
C'est dans leur château de Cirey sur Blaise, en Champagne, qu' elle trouva refuge durant l'hiver de 1738 alors que le départ de sa protectrice – précédant l'installation de Stanislas LESZCZYNSKI - l'avait laissée dans un quasi dénuement. Accusée d'avoir communiqué un écrit compromettant de Voltaire à ses amis de Lunéville, elle y vécut un cauchemar. Son amie, la duchesse Elisabeth de RICHELIEU, l'accueillit dans son hôtel parisien et en fit sa dame de compagnie. A la mort de la duchesse, en 1740, plusieurs dames de la haute société se disputèrent le bonheur de jouir de sa compagnie. Mais, après avoir renoncé à suivre le mathématicien Maupertuis à la cour de Frédéric de PRUSSE, elle préféra ouvrir son propre salon. Tout ce qui comptait dans le monde des lettres et des arts s'y précipita. En 1747, Madame de GRAFFIGNY publia un roman, « Lettres d'une Péruvienne », qui connut un énorme succès et consacra sa célébrité. Dans le goût de l'époque, ce roman préfigurait les grands mélodrames populaires. Sa pièce « Cénie », dédiée à sa nièce Mme HELVETIUS, souleva pareillement l'enthousiasme du public. Mais une nouvelle pièce, intitulée « La fille d'Aristide », fut un échec. Supportant mal les sarcasmes de ses adversaires, elle s'enferma dans sa maison en compagnie de son dernier ami, M. De la TOUCHE. Elle y mourut subitement, huit mois plus tard, le 12 décembre 1768. Madame de GRAFFIGNY est surtout connue aujourd'hui pour l'originalité de sa correspondance publiée par la Voltaire Fondation de l'Université d'Oxford. Par son goût des mots et son esprit profondément lorrain, elle illustre avec bonheur le temps des Lumières.




 

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