COURTELINE Georges - Biographie, études & analyses

COURTELINE Georges - Biographie, études & analyses

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Georges Courteline est le pseudonyme de Georges Moinaux, fils de l’humoriste Jules Moinaux. Courteline commence par composer des récits satiriques (Les Gaîtés de l’escadron, 1886 ; Le Train de 8h47, 1887), que lui inspire son service militaire et qui seront adaptés pour la scène. Il occupe ensuite un emploi de fonctionnaire au ministère des Cultes où il observe la vie de bureau qu’il relate dans Messieurs les ronds-de-cuirs (1893). Il brosse dans ses pièces un tableau vivant et lucide de la société de son temps, témoignage des moeurs sous la Troisième République. La comédie Boubouroche (1893), adaptée du récit (1893) du même nom, le rend célèbre. Toutes ses comédies sont dans la veine satirique. Elles analysent différents milieux: satire de la justice et de la police (Un client sérieux, 1896 ; Le Gendarme est sans pitié, 1899), satire de la petite bourgeoisie (La Paix chez soi, 1903)... En 1917, il publie un essai : La
Philosophie de Georges Courteline. Il est élu à l’Académie Goncourt en 1926. Il meurt en 1929.

Courteline a écrit environ 110 pièces, saynètes, fantaisies et revues, qui témoignent de la variété du petit monde qu’il peint. Parmi les plus connues :
- deux pièces militaires: Lidoire, Les Gaîtés de l’Escadron
- trois pièces judiciaires: Un client sérieux, L’Article 330, Les Balances
- deux pièces sur l’autorité : Le Gendarme est sans pitié, Le Commissaire est bon enfant
- cinq pièces sur la vie quotidienne : M. Badin, La Voiture versée, La Paix chez
soi, Les Boulingrin, Mentons bleus
- trois pièces sur l’adultère : Boubouroche, La Conversion d’Alceste, La Cruche
Le théâtre complet de Courteline regroupe 344 personnages différents: 275 personnages masculins, 65 personnages féminins, 4 enfants.

Loin d’être un vaudevilliste, comme Feydeau ou Labiche, il met en scène des tranches de vie
comiques : une chambrée de soldats dans une caserne, un bureau de ministère, les habitués
d’un café, le bureau d’un commissaire depolice ou encore un tribunal. Bien qu’on soit à l’époque en pleine veine du théâtre naturaliste– qui veut montrer la réalité –, ce que propose
Courteline ne s’était jamais vu au théâtre avantlui. Dans ses pièces, pour la plupart des saynètesen un acte, il crée des personnages d’unemédiocrité souvent insondable aux prises avec
des situations très ordinaires qui prennent,grâce à la verve du dialogue de Courteline– dont la syntaxe est toujours parfaite, malgré une impression de spontanéité – une dimension proprement absurde, voire aberrante, dont la puissance comique est presque infinie. Au-delà de sa dimension facétieuse, l’œuvre de Courteline est une satire des travers de la petite bourgeoisie, de sa bêtise quotidienne et des contradictions de l’administration et des autorités. On retrouve aussi, dans son théâtre, les souvenirsde la vie de bohême qu’il mène à Montmartre avec son épouse Suzanne Berty. C’est ainsi que dans La Paix chez soi, il se met en scène sous les traits d’un forçat des lettres, perturbé dans sa petite existence par une épouse fantasque et insouciante. Cette comédie en un acte créée au Théâtre Antoine le 26 novembre 1903, sans doute la pièce la plus jouée de Courteline, est aussi la première à être entrée au répertoire de la Comédie-Française, trois ans après sa création. Extrêmement perfectionniste, il cesse d’écrire en 1912.





 

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